C'est la fin qui justifie les moyens
En 2004, le photographe italien Gianni Troilo a littéralement abasourdi le jury du concours World Press Photo avec ses photos prises dans la petite ville belge de Charleroi. Et pour cause! Chômage, délinquance, trafic de stupéfiants, obésité, racisme et perversité sexuelle, voilà quelques sujets de prédilection qu'il traite dans ses œuvres pour montrer aux spectateurs la décadence de la civilisation européenne, en pleine crise.
World Press Photo withdraws first prize award for Giovanni Troilo’s Charleroi story: http://t.co/ZnWPDSPbg2 pic.twitter.com/MPwL5DiQzb
— Francesco Gemelli (@franzgemelli) 5 mars 2015
Le photographe a décroché le premier prix dans la catégorie "Les problèmes contemporains" et ses images ont été reprises en masse par les médias mondiaux. Cependant, son bonheur a été de courte durée: un mois plus tard, le maire de Charleroi déclarait que ces images étaient truquées pour sensibiliser le public et, pis encore, qu'une des images n'avait pas même été prise à Charleroi, mais quelque part ailleurs. Suite à ces révélations, M. Troilo s'est vu retirer son prix.
Giovanni Troilo ganó por su serie "The dark heart of Europe", sobre Charleroi en Bélgica. "Mujer en psiquiátrico": pic.twitter.com/AJcXTOM4pe
— Fulvio Quintana (@Palabriado) 12 février 2015
L'Iran ne croit pas aux larmes
Au printemps 2013, les bonnes intentions du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, cherchant à présenter ses condoléances à la mère du feu président brésilien Hugo Chávez, lui ont joué un mauvais tour.
Otra imagen para la historia: Mahmoud Ahmadinejad consuela a Elena Frias madre de Hugo Chavez el dia de su funeral. pic.twitter.com/LrWBXHMnJy
— SentirRebelde #27F89 (@SentirRebelde) 15 июня 2013 г.
Cette photo représentant le président iranien en larmes a fait voir rouge aux conservateurs et aux bigots du pays. "Le président ne parvient plus à se maîtriser", "un tel comportement n'est pas digne du chef d'un Etat musulman", pour ne citer que quelques-unes des critiques que la photo a suscitées. Bien décidés à "redorer son blason", certains médias locaux ont même publié une photo truquée sur laquelle le président iranien embrasse un homme âgé.
Une poignée de main très médiatique
En mai 2013, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a donné un "coup de main" au président américain Barack Obama, alors qu'il se trouvait en visite officielle dans le pays.
Parecía imposible superar el potochop de la presidenta Park Geun-hye saludando a Barack Obama… pic.twitter.com/lC9pSXr4QR
— Felipe (@oegukin) 11 мая 2016 г.
D'après l'image qu'a publiée l'agence, le chef d'Etat américain serrait la main de son homologue sud-coréenne Park Geun-hye. En fait, cette photo a été truquée et la qualité de sa "retouche" laisse à désirer: on peut apercevoir l'épaule d'un homme inconnu juste à côté de Mme Geun-hye.
C'est le quatrième qui fera l'affaire
En 2008, l'Iran cherchait à mettre en avant sa superpuissance militaire et jouait des muscles autant que faire se pouvait.
India is expanding a covert uranium enrichment plant:http://t.co/iw1vpjCuI8 pic.twitter.com/L7MMCYYbGx
— The Nation (@The_Nation) 22 июня 2014 г.
Voilà pourquoi personne n'a été étonné quand le pays a publié une photo prise sur l'une de ses bases militaires, représentant le lancement simultané de quatre missiles sol-air. En réalité, sur la photo originale, il n'y avait que trois missiles, le lancement du quatrième s'étant soldé par un échec.
Embrouiller les pistes
En 2006, l'agence Reuters a publié une photo prise dans la capitale libanaise, Beyrouth, juste après une frappe effectuée par la coalition israélienne. Sur cette image, la ville est littéralement noyée dans un brouillard noirâtre qui émane en tourbillon depuis les toits de maisons en flamme.
#678vsperiodismoresidual Pensar que esta foto retocada desató el #ReutersGate y le costó la carrera a Adnan Hajj pic.twitter.com/BUGwB974Hl
— Opi Nologo (@0PI_N0L0G0) 3 февраля 2015 г.
Par la suite, le photographe a avoué avoir truqué cette photo pour la rende plus dramatique.
La magie de la superposition
En 2003, quelques jours après l'invasion de l'Armée américaine en Irak, le journaliste du Los Angeles Times, Brian Walski, a fait parvenir à sa rédaction des images prises à l'épicentre du conflit. Cherchant à sensibiliser le public, il superpose alors ces images, si bien que la photo ainsi truquée ne tarde pas à faire le buzz sur Internet.
Montaje realizado con Photoshop por el fotógrafo Brian Walski, de 'Los Angeles Times'. Fue despedido. pic.twitter.com/Q73KRLauWn
— Josean Villalabeitia (@joseanvv) 8 марта 2015 г.
Une fois que les agences mondiales ont appris la supercherie, le journaliste a été limogé sans autre forme de procès.
Un noir trop foncé
Le magazine américain Time a mis sur sa une en 1994 une photo du footballeur américain O. J. Simpson, accusé alors du meurtre de sa femme et de son amant (il a été acquitté et condamné par la suite pour vol à main armée, ndlr). Le magazine a alors truqué sa photo de sorte qu'il paraisse plus "noir" qu'il ne l'est vraiment, dans le seul but de le rendre plus menaçant.
TIME MAGAZINE O.J. Simpson "An American Tragedy" 06-27-94 Good Shape! https://t.co/TAjZJPCRBh pic.twitter.com/cmkmxIxK3e
— buy posh offer (@PoshOffer) 5 июля 2016 г.