Jelena Milic, connue pour son aphorisme sur la Russie malheureusement datant de 2014, ne cesse de surprendre. Maintenant, elle a invité seulement des médias qu'elle considère comme "fiables" à la prochaine conférence de presse du Centre d'études euro-atlantiques où seront présents ses nouveaux membres et où de nouveaux projets seront discutés.
L'invitation informe éloquemment quels médias, ayant des lignes éditoriales étonnamment différentes, ne seront pas acceptés à la réunion:
"Le centre d'études euro-atlantiques à Belgrade n'invite pas les médias et les organisations de propagande qu'il boycotte dont: RTV Pink, Happy TV, Informer, Kurir, Sputnik, Srpski telegraph, Blic, Večernje novosti, Alo, Politika, Pravda et de nombreux autres", affirme l'invitation précisant que les autres médias doivent obtenir une accréditation et soulignant à plusieurs reprises que ceux énumérés sont non désirés à l'événement.
"Je ne fais pas de déclarations à Sputnik, je ne fais pas de déclarations à Sputnik, je ne fais pas de déclarations à Sputnik!", s'est écriée Mme Milic à un correspondant de Sputnik à la demande de commenter l'interdiction.
Sa démarche est vivement critiquée par tous les journalistes interrogés par Sputnik. Selon la présidente de l'Union des journalistes en Serbie et ancienne rédactrice en chef du journal Politika Ljiljana Smajlović, c'est une drôle d'interdiction d'entrée aux médias dits de propagande vu que Jelena Milic s'occupe elle aussi de propagande. Et en tournant le dos à la plupart des médias serbes, elle ne nuit qu'à elle-même.
"C'est un comportement très arrogant, agressif sur la scène publique. Je crois qu'elle s'est donné pour but non de faire grossir les rangs de ses défenseurs, mais plutôt d'offenser quelqu'un de précis. De cette manière, elle ne promeut en rien les valeurs démocratiques, mais elle se montre intolérante, une copie absolue de tout ce qu'elle prétendument critique", a affirmé Mme Smajlović dans une interview à Sputnik.
Le président de l'Union indépendante des journalistes en Serbie Vukašin Obradović est du même avis. Pour lui, la démarche de Jelena Milic va à l'encontre de la façon démocratique, civilisée de se comporter.
"C'est le droit de tout média d'assister à des événements et c'est l'obligation des organisateurs de leur y accorder un accès équitable", martèle M. Obradović. "Il ne faut jamais montrer son attitude envers la ligne éditoriale de manière à nommer ceux qui sont invités à une conférence de presse et ceux qui ne le sont pas".
Le rédacteur en chef du journal Večernje novosti, Ratko Dmitrović, qualifie cette démarche de logique et estime que sa non invitation est une honneur pour lui.
"Elle est payée pour dire ça. Son objectif consiste à ce que la Serbie accède à l'Otan et qu'elle se dissocie le plus loin possible de la Russie", explique M. Dmitrović.
Ainsi, malgré que le Centre d'études euro-atlantiques puisse recourir à un quelconque moyen d'influencer l'opinion publique serbe afin de convaincre le peuple que l'adhésion à l'Otan (qui a pilonné, sans résolution de l'Onu, le pays à l'époque) est une bonne chose, les tentatives ne font qu'y rendre les Serbes de plus en plus opposés.