Les arrêtés anti-burkini pris au nom de risques de troubles à l'ordre public divisent la classe politique française, y compris le gouvernement.
"Je refuse le burkini sur les plages de France et dans les piscines de France, je soutiens sans réserve les maires de droite comme de gauche qui, pour préserver l'ordre public, l'ont interdit", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son premier meeting de candidat à l'élection présidentielle de 2017 à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône.
"Je demande une loi d'interdiction sur tout le territoire de la République", a ajouté l'ex-chef de l'Etat. "Nous ne pouvons pas laisser les maires seuls face à cette provocation."
Dans de précédentes interventions publiques, il a dit voir dans le port du burkini "un acte politique". Il propose aussi une loi qui interdise tout signe religieux ostensible à l'école, à l'université, dans l'administration et dans les entreprises. (Jean-François Rosnoblet, avec Chine Labbé à Paris, édité par Emmanuel Jarry).
Le Conseil d'État rendra vendredi à 15H00 sa décision sur la légalité d'un arrêté anti-burkini, tranchant un débat qui enflamme la France depuis plusieurs jours, divise le gouvernement et suscite l'incompréhension à l'étranger.
S'exprimant pour la première fois sur le sujet, le président François Hollande a appelé à ne céder ni à la "provocation" ni à la "stigmatisation", mettant en avant le "grand enjeu" de "la vie en commun" dans le pays qui compte la plus importante communauté musulmane d'Europe.
Très attendue, la décision de la plus haute juridiction administrative fera jurisprudence, une trentaine d'arrêtés municipaux similaires pris en France cet été étant en jeu.