L'opération terrestre lancée par l'armée turque dans le nord de la Syrie "est une agression", a déclaré à Sputnik Muhammad Kheir Al-Akkam, membre de la délégation syrienne aux négociations de Genève, député au parlement et professeur de droit à l'Université de Damas.
"Tout ce qui se passe dans le nord de la Syrie — la présence américaine à Hassaké et l'opération à Jarablos – constitue une violation du droit international (…). Nous considérons tous les cas d'entrée sur le territoire syrien sans accord des autorités et sans feu vert comme un acte d'agression contre la Syrie", a indiqué M.Al-Akkam.
"La Turquie n'a toujours pas souhaité coordonner ses actions avec les autorités syriennes. Cela représente une violation flagrante des normes du droit international, même si la Turquie entend combattre Daech. Les Turcs doivent se mettre d'accord avec les autorités syriennes et obtenir le feu vert du commandement de l'armée syrienne pour que leur opération militaire soit légitime du point de vue des normes internationales", a ajouté le juriste.
"Mais quand Daech et le Front al-Nosra se sont emparés des postes de contrôle à la frontière turque, les autorités turques ne l'ont pas considéré comme une menace. C'est le vrai visage d'Ankara", a noté M.Al-Akkam.
Selon lui, l'opération lancée le 24 août par l'armée turque "montre la peur d'Ankara face à la situation dans le nord de la Syrie" (la libération par les forces kurdes de Manbij et les combats entre les Kurdes et les troupes syriennes à Hassaké).
"Ces événements peuvent influer sur la situation en Turquie ce qui la fait agir", a conclu M.Al-Akkam.
L'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, a lancé le 24 août une opération visant à déloger le groupe terroriste Etat islamique (Daech) de la ville syrienne de Jarablos, frontalière avec la Turquie. Selon Ankara, l'opération de Jarablos vise à "chasser les groupes terroristes de la frontière turque et à maintenir l'intégrité territoriale de la Syrie".