L'avis défavorable de la commission d'enquête publique sur la piétonnisation définitive des voies sur berges de la Seine a fait l'effet d'une bombe. Et ce, à quelques semaines seulement du lancement du projet par la mairie de Paris de ce projet auquel Anne Hidalgo tient comme à la prunelle de ses yeux et qui crée de la controverse avant même d'être réalisé.
Cela devient un sujet politique qui fait s'opposer l'Ile-de-France et Paris, Les Républicains et les socialistes. Est-ce l'opposition politique fait oublier les intérêts des simples travailleurs qui traversent la capitale d'est en ouest tous les jours?
Pierre Chasseray, délégué General de l'Association "40 million d'automobilistes" considère qu'Anne Hidalgo a tort de s'entêter malgré le manque de pertinence avéré de son projet:
"Les voies sur berge ne sont pas censées rouvrir, elles ont été fermées pour Paris Plage et derrière elles ne vont pas rouvrir. Le lundi 4 septembre prochain, ce seront, évidemment, les premiers bouchons qui vont se faire ressentir peu à peu. On va avoir des bouchons supplémentaires parce que les voies sur berge, c'est 40 mille véhicules par jour qui les empruntent et ces véhicules-là vont devoir trouver des itinéraires de substitution dans Paris: itinéraires qui n'existent pas, sauf sur les Grands Boulevards. Donc, on va engluer encore, on va créer encore davantage de bouchons. C'est quand même pas comme ça qu'on va donner une impression de fluidité à la ville de Paris.
La mairie de Paris est en train tout simplement de se tromper: en train de vouloir faire de la ville des automobilistes un enfer sous prétexte d'écologie.
Pourtant, on se rend bien compte qu'en termes d'écologie, en termes d'amélioration de la qualité de l'air, la fermeture des voies sur berge n'a pas d'effet. Pire encore — elle aurait, peut-être, un effet négatif, c'est-à-dire qu'on va engluer d'autres axes de circulation et créer des bouchons. Et dans les bouchons — c'est là qu'on a le plus d'émissions polluantes. Bref, on marche sur la tête, on est complètement à contrecourant du positif, on est à contrecourant de ce qu'il faudrait faire".
Justement, la qualité d'air, parlons-en avec des spécialistes. Air Parif est un organisme qui est en charge de surveiller la qualité de l'air sur Paris et l'Ile de France. Nous nous sommes adressés à Amélie Fritz, responsable presse d'Air Parif, pour essayer de comprendre l'impact de la décision d'Anne Hidalgo sur la situation écologique:
On n'a pas à l'heure actuelle réalisé d'étude sur cette fermeture. Par contre, actuellement on réfléchit sur le montage d'une étude qui vise à évaluer l'impact de ces modifications sur le trafic avec les campagnes qui pourraient être mises en œuvre dès l'automne de cette année et en 2017 pour justement quantifier ces impacts: qu'ils soient positifs ou négatifs.
De manière générale, Airparif propose que le périmètre de cette étude soit centré aussi bien sur les quais, parce que c'est là où justement l'impact peut être assez important, mais qu'il soit aussi étendu jusqu'à la première couronne, c'est-à-dire beaucoup plus large pour pouvoir vraiment comprendre l'ensemble du phénomène et de report de trafic de manière générale.
Avec le climat bien influencé par l'océan poche, Paris vit parfois pourtant les pics de pollution.
"La météorologie impacte énormément la qualité de l'air.
Par exemple, le long d'une rivière vous avez effectivement un grand axe ouvert, où les vents peuvent circuler assez bien, du coup de disperser la pollution autant faire se peut. Même en situation éloignée des axes routiers en plein lieu d'un parc à Paris, on a des niveaux qui peut être assez élevés et ce —tout au long de l'année. Puisqu'on a une pollution ambiante sur l'ensemble de l'agglomération et, notamment, dans le cœur dense qui reste assez élevé et ce — tout au long de l'année.
Donc, on découvre la difficulté de mesurer la situation réelle dans Paris, rue par rue, on découvre l'effet positif de la Seine qui évacue plutôt l'air pollué. Malgré le fait que l'étude approfondie et détaillé de la qualité de l'air et l'impact écologique n'a pas été encore faite, on risque de mettre en place le projet de piétonisation. Ce qui est un vrai scandale pour Pierre Chasseray, délégué General de l'Association "40 million d'automobilistes".
On se rend compte que la mairie de Paris persiste quoi qu'il arrive. Que les associations soient opposées, que les commissions, que les avis rendus par la Commission soient dans l'opposition au projet d'Anne Hidalgo, peu lui importe, elle continue dans sa croisade antivoitures. Les arguments qui sont employés par la ville de Paris ne tiennent pas sur l'aspect pollution. On voit bien que la Commission a rendu un avis plutôt négatif, on est vraiment dans le dogmatisme du côté de la ville de Paris, et ce qui est quand même grave, c'est que la Commission a aussi pointé du doigt l'absence de concertation, notamment avec les riverains.
On est face à de l'idéologie qui vise véritablement à chasser la voiture de Paris. Quoi qu'il arrive, il n'y a pas d'effet positif sur la qualité de l'air, si l'on ferme les voies sur berge et pourtant, la ville de Paris veut tout de même persister dans son erreur.
Un des points faibles du projet de la mairie est l'intégration du tunnel des Tuileries dans la future promenade. Et ça représente une promenade de 800 m en souterrain! Bienvenu dans Paris magique, chers lecteurs!
