La Turquie a rappelé son ambassadeur en Autriche suite à une manifestation de soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie, qui s'est déroulée le 19 août à Vienne, a déclaré lundi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
"Nous rappelons notre ambassadeur à Vienne en raison des récents événements et pour revoir nos relations avec l'Autriche", a indiqué M.Cavusoglu, cité par le journal Star.
Selon Reuters, M.Cavusoglu a déclaré lundi avoir convoqué pour explications l'ambassadeur autrichien suite à la manifestation de soutien au PKK. Ce rassemblement a dégénéré en heurts entre les Kurdes et les représentants de la communauté turque qui avaient eux aussi organisé une manifestation à Vienne.
Les ministres turc et autrichien des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu et Sebastian Kurz, ont eu en juillet un débat par correspondance sur Twitter suite à une déclaration faite par le ministre turc sur l'éventuel retrait d'Ankara des accords migratoires avec l'UE, si cette dernière ne fournit pas aux citoyens turcs le droit d'entrer dans l'Union sans visa.
Le 21 juillet, le ministère autrichien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur turc pour qu'il s'explique sur la manifestation de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan. Cette manifestation s'est tenue le 16 juillet, au lendemain d'une tentative de putsch en Turquie, devant l'ambassade turque en Autriche. Selon le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz, Vienne soupçonne que la manifestation a été organisée sur l'ordre d'Ankara.
La semaine dernière, l'ambassadeur d'Autriche en Turquie a été convoqué pour explications, car un journal autrichien aurait donné "de fausses informations", ayant titré: "La Turquie autorise les relations sexuelles avec les enfants de moins de 15 ans". Cet incident fait suite à la décision de la Cour constitutionnelle turque de retirer une disposition du code pénal qualifiant d'abus sexuel tout acte sexuel avec un enfant de moins de 15 ans. En clair, cela signifie que la Cour autorise les relations sexuelles avec des enfants entre 12 et 15 ans, moyennant évidemment leur "consentement". Une décision qui a donné lieu à plusieurs incidents diplomatiques avec diverses capitales européennes.
