Les caméras de haute qualité installées sur des satellites prennent constamment des photos de notre planète. Des spécialistes ont décidé de se poser une question: peut-on, grâce à l'analyse de ces photos, non seulement trouver des ruines archéologiques, mais aussi définir les endroits précis où les gens crient famine et souffrent de la pauvreté?
Des scientifiques ont effectué leurs premiers calculs selon des photos de la Terre faites de nuit. La lumière des lampes électriques a aidé à créer la carte de l'infrastructure et de déterminer où vivent des gens riches et pauvres. Pourtant, ces données ne peuvent pas fournir une information absolument exacte.
Une équipe de scientifiques, dirigée par l'économiste de l'Université de Stanford Marshall Burke, a décidé d'utiliser les photos faites en journée. Ces images montrent même les plus petites différences entre les régions où vivent les gens et celles où résident les plus démunis. Ainsi, par exemple, de mauvaises routes ou d'autres conditions de vie inconfortables, comme de grandes décharges, peuvent se trouver dans les régions des pauvres, ainsi que des riches. Pourtant, les images faites en journée contiennent des informations sur l'emplacement de la source d'eau ou du marché le plus proche, ainsi que le nombre de champs d'agriculture.
Les scientifiques ont utilisé une technologie d'apprentissage automatique qui s'appelle "réseau neuronal convolutif", qui a provoqué une véritable révolution dans le domaine de la vision industrielle. Cette technologie a analysé les photos faites depuis le satellite, ce qui a permis d'estimer la prospérité des habitants de la région en question.
Les spécialistes se sont focalisés sur cinq pays africains: la Nigeria, la Tanzanie, l'Ouganda, le Malawi et le Rwanda. La grande majorité de la population de ces pays souffre de pauvreté absolue, et les données des recherches effectuées sur les lieux ont confirmé les suppositions faites par l'ordinateur.
Selon les spécialistes, les images faites en journée ont été à 81 % plus précises que celles qui ont été faites de nuit.
Selon le scientifique de l'Institut de la Terre de l'Université de Columbia, Marc Levy, les recherches sur les lieux seront encore utiles, mais le travail qui a été effectué montre que les satellites, à partir des données que l'on possède déjà, sont "beaucoup plus efficaces que chacun d'eux pris individuellement", surtout dans les régions où il est plus difficile de faire des recherches.