La candidate du Parti démocrate au poste présidentiel Hillary Clinton essaye de présenter sa formation politique comme un parti de sécurité nationale. Toutefois, lors d’un récent congrès, en évoquant plusieurs défis internationaux qui se posent pour les Etats-Unis, la candidate "s'est appliquée" à éviter les problèmes de la crise syrienne, annonce la revue The Foreign Policy.
Toutefois, la revue souligne que la situation en Syrie constitue un problème très compliqué qui se posera pour le prochain président, s'agissant non seulement de Daech, mais aussi du conflit beaucoup plus étendu qui a ruiné le pays, provoqué une immense tragédie humanitaire et eu des conséquences sur l'Europe.
La revue note que quoique la Syrie ne soit pas le problème principal qui préoccupe les électeurs, il est important de prêter attention aux discussions menées auparavant dans l'aile gauche du Parti démocrate, une fraction dirigée par Bernie Sanders.
"Lors des travaux préparatoires sur la Plateforme démocratique (programme du parti, ndlr), Bernie Sanders a chargé ses représentants de faire inclure dans le texte un amendement rejetant toute intervention militaire américaine contre le président Bachar el-Assad, dont l'instauration de zones d'interdiction aérienne", écrit The Foreign Policy.
Toutefois, cet amendement n'a pas été adopté. Ce qui laisse à penser, selon la revue, que le programme ne contenant aucune revendication concernant les actions militaires américaines, il n'interdit pas une intervention militaire.
Si ce document déplore la catastrophe humanitaire en Syrie et appelle à soutenir exclusivement la population civile, il n'a pas de "force politique contraignante et n'impose à Clinton aucune obligation à respecter si elle remporte la présidentielle", écrit la revue.
Selon cette dernière, cet épisode atteste d'une scission au sein du Parti démocratique concernant la politique des Etats-Unis en Syrie.
"Ainsi, même si Hillary Clinton conçoit instinctivement une grande intervention en Syrie, elle pourrait se heurter à une substantielle résistance au sein de son propre parti. Quoique Sanders n'ait pas été désigné candidat démocrate au poste présidentiel, ses partisans ont clairement signifié qu'ils n'avaient pas l'intention de partir", conclut la revue.