"Nous ne pouvons pas prédire si ça va rester comme ça ou non, mais ce que nous voyons, c'est que les gens aiment notre style, notre approche", dit la députée "pirate" Asta Gudrun Helgadottir. "Y compris des personnes âgées qui ne vont pas sur internet et nous demandent des brochures imprimées".
Tout est allé extrêmement vite pour cette formation qui, dans une large mesure, est encore en construction. Son siège national, dans le vieux port de Reykjavik, local de la taille d'un deux-pièces avec mezzanine, correspondait à l'ambition initiale de faire souffler un vent nouveau sur la politique. Il pourrait vite paraître exigu pour un futur parti de gouvernement.
Birgitta Jonsdottir, poète, militante du site internet Wikileaks, a fondé le parti en 2012 après l'implosion du Mouvement des citoyens, groupe pro-démocratie directe avec lequel elle avait été élue députée trois ans auparavant.
"Elle se cherchait. C'est une rebelle et elle a eu cette idée du Parti pirate, qui a pris tout de suite", rappelle Stefania Oskarsdottir, professeur de science politique à l'université de Reykjavik.
Au Parti pirate, on tâche de ne pas se laisser griser par cette popularité et l'intérêt des journalistes du monde entier, pour faire avancer des idéaux. Transparence, démocratie directe, lutte contre la corruption, indépendance vis-à-vis des milieux d'affaires, défense des libertés individuelles sont les thèmes des "Piratar", qui se disent en rupture avec la "vieille" manière de faire de la politique, droite contre gauche, majorité contre opposition.