Un mandat d'arrêt vise l'ex-star du football turc Hakan Sukur et son père Selmet Sukur qui sont soupçonnés d'être membres "d'un groupe terroriste et d'avoir participé au putsch avorté", rapportent les médias internationaux.
Hakan Sukur, qui a pris sa retraite sportive en 2008, s'est installé en Californie (ouest des Etats-Unis) l'année dernière. Il a déclaré qu'il s'était rendu aux Etats-Unis "pour apprendre l'anglais". L'ex-footballeur n'a jamais caché qu'il était un partisan de Fethullah Gulen.
Cependant, selon les experts, la cause réelle du départ de l'ex-footballeur sont les poursuites judiciaires engagées contre lui pour avoir "insulté" le président turc Recep Tayyip Erdogan. En 2011, l'ancien attaquant de l'équipe nationale turque avait été élu député au parlement turc du Parti de la justice et du développement (AKP) qui est actuellement au pouvoir dans le pays. Un parti qu'il a quitté en 2013, après avoir soutenu Fethullah Gulen, tombé en disgrâce.
Hakan Sukur, 44 ans, a joué pendant l'essentiel de sa carrière au Galatasaray d'Istanbul. Il a décroché le titre de champion de Turquie à huit reprises et a remporté la Coupe de l'UEFA en 2000 avec le club stambouliote. En équipe nationale, il compte 112 sélections pour 51 réalisations entre 1992 et 2008.
Suite au putsch avorté, de multiples institutions en Turquie subissent des purges intérieures importantes sur fond de soupçons d'implication dans la rébellion. Les autorités ont suspendu, interpellé ou placé en détention plus de 60.000 militaires, policiers, magistrats, enseignants, fonctionnaires et autres personnes dans les jours qui ont suivi l'échec du coup d'Etat. Plus de 74.000 passeports ont été annulés.
Les autorités turques ont également fermé trois agences de presse, 16 chaînes de télévision, 23 chaînes de radio, 45 journaux et 15 magazines
Le 15 juillet, des militaires turcs ont tenté de perpétrer un coup d'Etat dans le pays. Après l'échec du putsch, les forces de l'ordre ont interpellé plus de 6.000 personnes, y compris des officiers généraux et des officiers supérieurs. Selon Ankara, la rébellion avortée a fait 290 morts, 190 civils et 100 putschistes, ainsi que plus de 1.400 blessés. Les autorités soupçonnent Fethullah Gülen, prêcheur islamique et opposant résidant actuellement à Saylorsburg (Pennsylvanie, Etats-Unis), d'avoir organisé la tentative de coup d'Etat et exigent son extradition, alors que ce dernier dément toute implication.