Sera-t-il plus difficile de devenir Français à l'avenir?

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Nicolas Sarkozy veut relancer le débat sur le droit du sol, ne voulant pas le supprimer mais le "modifier" et introduire des conditions supplémentaires pour pouvoir obtenir la nationalité française. Pourquoi ne faut-il pas remettre en cause le droit du sol? Le sénateur Gilbert Roger nous donne son avis dans un entretien à Sputnik.
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"Nous pensons qu'être français, ça se mérite", a déclaré jeudi Guillaume Larrivé, porte-parole des Républicains au micro de France Info. Le député de l'Yonne souhaite que le droit du sol ne soit plus "automatique", et, par exemple, un récidiviste de 17 ans ne devrait pas pouvoir accéder à la nationalité française. Nicolas Sarkozy se bat de son côté pour en relancer le débat:

"Je suis contre sa suppression mais pour sa modification assez substantielle", a-t-il affirmé à Valeurs Actuelles. "Je veux qu'on le garde, mais pas de manière automatique. Il faudra créer une présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu'un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance".

Mais pour le sénateur socialiste Gilbert Roger, on ne doit pas remettre en cause le droit du sol parce que s'il était modifié comme le veut Nicolas Sarkozy, ainsi ses parents n'auraient peut-être jamais acquis la nationalité française, et lui non plus d'ailleurs. Ainsi, on se trompe de lutte.

"Il ne faut pas faire ça, il faut être dans la confiance de nos institutions, ne pas essayer de courir après des gadgets pour plutôt courir après le Front national en réalité et la lutte contre Daech", explique-t-il.

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Le droit du sol et droit du sang existent côte à côte en France. Un enfant né de parents français obtient à sa naissance la nationalité française par filiation, c'est le droit du sang. Quand un enfant né en France de parents étrangers, c'est le droit du sol qui s'applique: avant sa majorité, il peut obtenir la nationalité sur demande de ses parents ou sur demande personnelle, avec des conditions de durée de résidence en France. Sinon, à sa majorité, la nationalité française lui revient automatiquement et de plein droit s'il réside en France à cette date, et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans depuis l'âge de 11 ans.

C'est sur cette automatisme que souhaite revenir également le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, qui considère que la nationalité c'est des droits, mais aussi des devoirs. Le député républicain s'interroge, est-ce qu'un jeune de 16 ans, 17 ans, récidiviste, peut automatiquement devenir français à 18 ans, alors qu'il n'a pas "respecté le contrat" avec la France? Selon le sénateur, il serait difficile de faire le tri entre les admissibles et les inadmissibles.

"Tous se mérite, pour qui que ce soit. Comment est-ce que l'on va trier?", s'interroge-t-il. "Je pense qu'une fois de plus M. Sarkozy montre qu'il n'est pas en capacité de garder un sang-froid nécessaire dans la lutte contre le terrorisme".

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Eric Ciotti, qui a récemment officialisé son soutien à Nicolas Sarkozy s'il se déclarait candidat à la primaire, a de son côté déclaré qu'il ne fallait que ce sujet soit uniquement accaparé par le Front national, vu que la question du droit du sol est une idée phare du FN depuis vingt ans. Le député propose de limiter le droit du sol aux seuls ressortissant de l'UE.

"On sait la déliquescence de la droite qui n'a en fait aucun programme, aucune vision d'avenir. Sa seule vision est celle de Nicolas Sarkozy. Et on voit bien que cette panique par rapport au Front national leur fait oublier l'essentiel", résume M. Roger. "Sur une période où nous sommes en guerre contre le terrorisme inhumain, il faut des gens calmes, et c'est pour ça que je pense que le président Hollande aura toute notre confiance pour être à nouveau candidat en 2017".

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