Reprise du Turkish Stream: de futures pressions de Washington?

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Turkish Stream - Sputnik Afrique
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Après une longue période de tensions, les présidents russe et turc ont convenu de normaliser les relations, dans le domaine énergétique entre autres. Le bénéfice pour la partie turque et les intérêts de Washington dans l'affaire sont dévoilés dans un entretien du président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE) Francis Perrin.

Les dirigeants russe et turc ont exprimé, lors de leur rencontre à Saint-Pétersbourg, une volonté de relancer les projets énergétiques gelés depuis près d'un an: parmi lesquels ont compte la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu ainsi que celle du gazoduc Turkish Stream. Mais quelles conséquences entraînera une telle démarche? Francis Perrin parle des retombées économiques et surtout des perspectives offertes par ce gazoduc pour la Turquie.

"D'abord, si le Turkish Stream est réalisé, la Turquie consommerait une partie du gaz transportée par ce futur gazoduc de grande taille. Deuxième avantage pour la Turquie: elle bénéficierait de recettes de transit pour le gaz qui passerait par son territoire et qui irait vers l'Union européenne".

Tubes pour le Turkish Stream - Sputnik Afrique
La Turquie confirme la reprise du projet Turkish Stream

Le troisième intérêt, selon M. Perrin, concerne le fait que la réalisation du projet renforcerait le rôle de carrefour énergétique de la Turquie — qui joue déjà ce rôle — par rapport à l'Irak, puisqu'il y a un oléoduc qui relie Kirkuk à Ceyhan sur la Méditerranée, il y a également un oléoduc et un gazoduc qui viennent de l'Azerbaïdjan. Quatrième élément, et non le moindre pour la Turquie, cela renforcerait son importance stratégique vis-à-vis de l'Union européenne, poursuit-il.

Les gazoducs ne sont pas de simples projets industriels: s'ajoutent aux dimensions économico-commerciales, des dimensions politiques et géopolitiques. Faut-il s'attendre alors à des pressions de la part de Washington, tant sur Bruxelles que sur Ankara? La réponse est évidente.

"Washington ne s'est jamais désintéressé des options énergétiques que l'Union européenne envisageait", explique l'interlocuteur de Sputnik. "A plusieurs reprises, pas seulement dans les derniers mois ou les dernières années, on peut remonter aux années 1980 avec à l'époque le gazoduc euro sibérien".

TLe président turc Recep Tayyip Erdogan - Sputnik Afrique
Erdogan veut relancer le projet Turkish Stream

Il y a toujours eu de la part des différentes administrations républicaines ou démocrates à Washington le souci de la prise en compte de certaines contraintes dans les relations entre la Russie et l'Union européenne et les dirigeants à Washington, quelques soient leurs couleurs politiques, ont souvent fait pression sur les Européens pour que tel choix soit privilégié par rapport à tel autre, résume-t-il.

Les chefs d'Etat russe et turc se sont accordés de reprendre les travaux dans le cadre des projets Turkish Stream et Akkuyu à l'issue de leur première rencontre depuis 2015. MM. Poutine et Erdogan se sont rencontrés mardi à Saint-Pétersbourg pour discuter des relations russo-turques y compris la restauration des liens économiques et la coopération anti-terroriste.

Il s'agit des premières négociations depuis l'incident avec le bombardier russe Su-24 abattu par les forces aériennes turques en novembre 2015. Le président russe a adressé ses condoléances à M.Erdogan suite à l'attaque terroriste à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul survenue le 28 juin. Le 27 juin, le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan avait présenté ses excuses pour la destruction en novembre 2015 du bombardier russe.

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