Anwar Burqan est une petite fille de 8 ans qui vit avec ses parents dans la ville de Hébron, au sud de Jérusalem. Comme tous les enfants de son quartier, elle se sent constamment en danger. Et pour cause! Les gardes-frontières israéliens tiennent la région d'une main de fer et n'hésitent pas à intimider la population locale par tous les moyens possibles.
Un jour, la gamine est devenue victime d'une agression préméditée de la part des forces de l'ordre israéliennes: un garde-frontière lui a ôté son vélo, l'a jeté par terre et a mis le pied dessus pour qu'elle ne puisse pas le récupérer. Ni les cris de la petite ni les pleurs de sa sœur Saja ne l'ont fait changer d'avis: l'agent de police semblait ne pas les entendre du tout. Il ne se doutait même pas qu'il était filmé en direct.
"C'est la première fois qu'elle a eu aussi peur. Nous habitions un quartier qui se trouve non loin de l'emplacement de l'armée israélienne… Deux de mes enfants ont déjà été tabassés par des soldats", ajoute sa mère Rania.
Un parent de la petite, Aref Jaber, partage également ces inquiétudes:
"Nous subissons des agressions de toute sorte de la part des autorités israéliennes. Au moins 1.800 magasins ont été fermés suite à leur initiative militaire. En outre, nous ne pouvons pas bâtir une maison aux confins de la zone autonome palestinienne, les colons nous attaquent constamment. Nous ne pouvons même pas nous y rendre pour donner un coup de main aux habitants locaux."
D'après Hasan Juni, professeur de droit international à l'université du Liban, ces transgressions des droits de l'homme sont loin de constituer un cas unique à l'échelle du pays:
"Il ne faut jamais oublier qu'Israël est le seul pays du monde qui a légitimé les tortures de façon systématique. Concernant les enfants interpellés, il est strictement interdit de les convoquer devant le tribunal et de leur faire subir des tortures (…). Cependant, la Cour pénale internationale continue de fermer les yeux sur ces transgressions, Israël se positionnant comme un pays oppressé, dont les habitants ont besoin d'une protection spéciale."