Après le coup d'Etat militaire avorté en Turquie et le refus des Etats-Unis d'extrader vers Ankara Fethullah Gulen, instigateur, selon les autorités turques, de cette tentative de putsch, nombreux sont ceux qui, en Turquie comme ailleurs, se demandent comment la dégradation des relations entre Ankara et Washington pourrait se répercuter sur le rôle de la Turquie au sein de l'Otan.
"Il est évident que la dégradation des relations turco-américaines ne manquera pas de se répercuter sur les positions de la Turquie au sein de l'Alliance atlantique. Quoi qu'il en soit, malgré des tensions périodiques dans les relations entre les parties, il n'y a pas eu de rupture entre Ankara et l'Otan", a déclaré à Sputnik Oktay Aksoy, ex-directeur du département du protocole d’Etat du ministère turc des Affaires étrangères.
Et de prévenir qu'il serait toutefois difficile de faire revenir à la normale les relations turco-américaines tant que Washington n'extraderait pas vers Ankara l'opposant et prédicateur islamique Fethullah Gulen, accusé par le pouvoir turc d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat.
Selon Ankara, cet opposant turc en exil aux Etats-Unis est le cerveau du récent coup d'Etat avorté, qui a fait 270 morts et 2.000 blessés.
Quoi qu'il en soit, l'ancien imam nie pour sa part toute implication dans le coup d'Etat.
"A présent, tout dépend des Etats-Unis qui se réfèrent à leurs lois nationales et insistent sur l'examen de la question relative à une éventuelle extradition de Gulen dans le cadre de la législation américaine. La déception des Turcs à l'égard de Washington se répercute inévitablement sur leur attitude envers l'Alliance", a estimé le membre du Conseil de direction et directeur du département des programmes internationaux de l’Institut de politique étrangère M.Aksoy, par le passé ambassadeur de la République turque en Finlande, en Suède et en Jordanie.
Et de faire remarquer que l'opinion turque estimait non sans fondement que la Maison Blanche protégeait Gulen et son mouvement.
"Pour ce qui est des perspectives de la Turquie au sein de l'Otan. Qui vivra verra", a conclu M.Aksoy.
Après le putsch avorté, environ 70.000 personnes ont été licenciées ou suspendues de leurs fonctions. Parmi eux, des médecins, des soldats, des enseignants et des journalistes. 18.000 personnes ont été arrêtées ou placées en détention. La plupart d'entre eux sont des militaires.