L'Etat de droit constitue un sujet fondamental pour le climat politique français, même dans les circonstances tragiques que sa population vit actuellement, souligne Philippe Bilger, magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole, dans un entretien accordé à Sputnik.
"J'ai été surpris par la contradiction permanente entre le discours du président de la République qui affirme que nous sommes dans un état de guerre et qui ajoute en permanence: +mais dans le respect de l'Etat de droit+", indique le juge.
"Même si les musulmans essaient de faire le ménage chez eux, c'est à l'Etat de supprimer les mosquées salafistes avec leurs discours de haine, avec les financements de l'étranger. Il y a un rôle capital du pouvoir: il ne pourra pas se défausser sur les musulmans pour le mettre en œuvre", explique le spécialiste.
L'expert estime que l'état d'urgence n'est pas capable de résoudre tous ces problèmes auxquels la France est malheureusement confrontée.
Lutter contre la menace terroriste en éliminant ses racines, voici la voie qui pourrait garantir la sécurité dans le pays, souligne l'expert.
"Pour moi, c'est ça la grande interrogation: comment ces jeunes-là (auteurs d'attentats, ndlr) peuvent-ils tout à coup accepter de mourir avec joie apparemment en tuant le maximum de gens? Ça c'est un vrai problème et une terrible interrogation", indique le spécialiste.
Finalement, c'est toujours une question de l'avenir de la démocratie. "Un Etat, une démocratie qui serait capable d'être totalement vertébrée, répressive sans pitié, ça ne suffirait pas", souligne l'interlocuteur de Sputnik. Des changements profonds sont désormais nécessaires.