La revue américaine The National Interest a simulé l’attaque hypothétique d'un missile antichar lourd américain BGM-71 TOW contre un char russe dernier cri T-14 Armata pour savoir si ce dernier était capable de résister.
Deux versions modernes du missile antichar – le TOW-2A et le TOW-2B ont été mises au point dans les années 1980. Le TOW-2A est équipé d'une ogive à deux charges, l'une auxiliaire et l'autre principale. Lorsque le missile atteint sa cible, c'est la charge auxiliaire qui explose la première, faisant fonctionner la protection dynamique du char. Ensuite, la charge principale perce sans entrave le blindage homogène du char. Le TOW-2A a une portée de 3750 mètres se déplaçant à une vitesse de 180 m/s. De son côté, leTOW-2B attaque les chars depuis le haut, là où le blindage est le plus mince. La charge du TOW-2B se compose de deux parties explosant l'une après l'autre, selon la revue.
Le TOW-2A est téléguidé par fils, le rendant insensible aux différents moyens de lutte radio-électronique. Toutefois, il exige la présence d'un opérateur qui doit contrôler le vol du missile jusqu'à ce qu'il atteigne la cible. L'opérateur peut en être gêné par des facteurs assez banals, comme l'apparition d'un écran de fumée.
Le TOW-2B est téléguidé, mais il est plus vulnérable face aux brouillages radio-électroniques, affirme la revue.
Quant au char Armata, il est équipé d'un système dernier cri de protection active Afghanit, capable soit de détruire les cibles, soit de les mettre hors d'usage. Le radar radio-optique de l'Afghanit se compose de quatre grilles actives qui donnent l'alerte à l'approche d'un missile. Le système de brouillage radio-électronique modifie la trajectoire du missile et pose un écran de fumée. Par ailleurs, le blindé russe est doté du système de protection dynamique Malakhit capable de détruire les missiles à double charge.
Compte tenu de toutes les caractéristiques techniques du système multiple de protection de l'Armata, il est peu probable que les missiles américains soient capables d'endommager sérieusement le blindé russe.
"De toute façon, il est très probable que si le missile frappe la tour du T-14 en l'immobilisant, la capsule du blindé permettra à l'équipage de rester sain et sauf", résume la revue.