Du 29 au 31 juillet, les élus profiteront de l'hospitalité des Criméens, l'occasion de constater les changements réalisés depuis la première visite de la délégation française, il y a un an. La mission des parlementaires français est précise, le programme très chargé. Leonid Sloutski, député de la Douma, a annoncé aux journalistes l'ordre du jour de la visite de Thierry Mariani la veille du déplacement.
La veille du départ de la délégation française en Crimée, Thierry Mariani s'est entretenu avec le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Sergueï Narychkine. Les deux parlementaires se sont félicités de cette nouvelle rencontre, la quatrième en 18 mois. Malgré la désapprobation du gouvernement français, les élus français se sont tout de même décidés à venir en Crimée pour apporter des réponses aux questions qui préoccupent les élites politiques européennes. Thierry Mariani a fait part à Sputnik de la réaction de l'exécutif à ce nouveau voyage des parlementaires français en Crimée.
« Le ministère des Affaires étrangères nous a fait savoir, comme l'année dernière, qu'il désapprouvait totalement notre initiative. Monsieur Ayrault est peut-être plus modéré que Monsieur Fabius dans la forme puisque cette fois il n'y a pas eu de communiqué officiel… C'est une initiative de parlementaires comme l'année dernière. Par rapport à l'année dernière le climat change petit à petit. On a eu à l'Assemblée nationale le vote de la motion contre les sanctions qui a été obtenu contre l'avis du gouvernement. Et il y a eu le même vote au Sénat. Ce qui veut dire que quelles que soient les déclarations officielles, il y a de plus en plus d'élus français qui se posent des questions. Cette année nous avions plus d'une trentaine de candidatures pour venir en Crimée. Ce sera finalement une délégation de 11-12 personnes. La délégation est composée pour moitié de députés qui étaient là l'année dernière et pour moitié de parlementaires qui ne sont jamais venus en Crimée dont Michel Voisin, chef de la délégation française à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE ».
La situation des Tatars, la plus grande préoccupation des Européens, est l'un des problèmes qui sera examiné par la délégation lors de cette visite dans la péninsule. Thierry Mariani l'a confié aux journalistes la veille.
« Je voudrais ajouter un point concernant un des sujets que mes collègues ont souhaité aborder pendant cette visite en Crimée. Nous évoquerons notamment les problèmes des minorités tatares. Franchement, quand certains Européens n'arrêtent pas d'évoquer ce problème, ils méritent la palme des faux-culs quand je vois leur attitude. Quand on voit que l'UE se moque de la situation de certains citoyens dans les pays baltes qui n'ont quasiment aucun droit et que, d'un coup, elle est obsédée par la situation d'une minorité en Crimée, on voit bien qu'il y a un double standard. Quand je vois notamment les droits qui ont été accordés ces deux dernières années à la minorité tatare, je voudrais bien que les mêmes droits soient accordés à la minorité russe, par exemple, en Lettonie ».
En accueillant T. Mariani à la Douma, Serguei Narychkine, le chef de la chambre basse du parlement russe, a exprimé l'espoir que cette nouvelle visite des élus français en Crimée fera réfléchir les Européens sur plusieurs préjugés souvent imposés par les partenaires occidentaux de l'UE.
Ça devient une tradition pour les députés français de passer un week-end sinon leurs vacances en Crimée. Malgré les sanctions occidentales, la région se développe, la construction du pont de Kertch qui va relier la péninsule à la Russie avance très rapidement. Les parlementaires français auront la possibilité d'en juger par eux-mêmes pendant les trois jours de leur nouvelle visite en Crimée.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.