Tandis que la Chine a réalisé un nouveau test le 12 avril dernier, les Etats-Unis suivent de près l'élaboration du missile, vivement préoccupés par les fruits de la coopération sino-ukrainienne, indique l'agence chinoise Sina. Et il y a de quoi s'énerver vu que le missile que la Chine s'apprête à mettre en place ressemble bien au Satan soviétique, étant construit sur la base des technologies soviétiques fournies par l'Ukraine.
Selon des experts américains de la Défense, 150 Satan sont capables de détruire 65% des bases de missiles américains, alors que deux missiles de ce type peuvent réduire en ruines les métropoles japonaises. En théorie, le Dongfeng 41 pourrait même traverser le Pacifique et frapper des villes comme San Francisco et Los Angeles… Donc, on comprend mieux pourquoi les Etats-Unis ont toujours redouté que les technologies en question tombent entre les mains de la Chine.
On ne peut pas considérer le DF-41 comme analogue à chaque missile élaboré à l'époque soviétique en Ukraine. Mais on a toutes les raisons de penser que la Chine a obtenu une grande partie des technologies du SS-18 Satan du constructeur ukrainien de missiles Ioujmach et du bureau d'études Ioujnoïe, explique l'expert militaire russe Vassili Kachine dans un entretien à Sputnik.
Le missile chinois représente quant à lui un missile balistique intercontinental à propergol solide ayant d'ailleurs des variantes mobiles — ferroviaire et sur un véhicule à roues.
C'est probablement une autre réalisation du constructeur ukrainien qui est plus proche du DF-41 chinois, le SS-24 Scalpel, estime l'interlocuteur de Sputnik. C'est un missile à propergol solide, à trois étages, capable d'emporter plusieurs têtes (jusqu'à dix ogives) qui suivent chacune leur trajectoire lors de leur entrée dans l'atmosphère.
Ракеты РТ-23УТТХ "Молодец" (SS-24 Scalpel) в железнодорожном варианте pic.twitter.com/JlOupdD54m
— Сергей Гунин (@Malaxiy) 15 сентября 2014 г.
Le DF-41 devrait être livré à l'armée chinoise d'ici 2020. A cette date, la Chine aura achevé la mise en place de son système de satellites Beidou, qui lui permettra de réaliser des attaques nucléaires de haute précision. Ces innovations s'expliquent par la préoccupation de la Chine de ne pas disposer d'armes nucléaires de riposte en cas d'attaque. Les ingérences subies par ce pays aux XVIIIe et XIXe siècles continuent d'influer sur la politique à l'égard des grandes puissances qu'elle mène à l'heure actuelle.