"Internet a représenté un saut qualitatif pour beaucoup de choses y compris la diffusion de discours de haine", a expliqué lors d'une conférence de presse Miguel Pajares.
Cet anthropologue est l'un des chercheurs ayant réalisé l'étude commandée à l'Université de Barcelone dans le cadre du projet PRISM de l'Union européenne, destiné à lutter contre ce phénomène.
"Internet a permis de diffuser ce discours et aussi de le normaliser et de l'assumer comme inévitable", a-t-il ajouté à l'AFP.
Entre 60 et 90% des victimes renoncent à porter plainte
Selon l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, entre 60 et 90% des victimes renoncent à porter plainte.
Du coup, "ces idées se consolident et le problème est minimisé car il ne figure pas dans les statistiques officielles de plaintes", prévient l'anthropologue Olga Jubany, directrice de l'étude.
Parmi les raisons avancées par les enquêteurs figure le manque d'information, notamment sur le fait que de tels comportements peuvent être poursuivis en justice, ou le manque de confiance dans les mécanismes permettant de porter plainte auprès de la police et des administrateurs des sites.
Les enquêteurs ont notamment dénoncé auprès de Facebook cent commentaires racistes trouvés sur le réseau social numéro un et seulement neuf ont été éliminés.
Selon eux Facebook a indiqué que les autres ne remplissaient pas les critères pour être supprimés.
Parmi ces commentaires certains appellent à tuer des musulmans ou à envoyer les juifs dans des camps de concentration.
Chaque pays a son bouc émissaire
Chaque pays a une population cible privilégiée: les gitans en Roumanie, les arabes en France, les immigrés au Royaume-Uni, selon les auteurs.
"Les gens ne dénoncent pas car cela ne marche pas. Ces mécanismes ne sont pas efficaces (…) les messages restent et continuent à promouvoir ces idéologies", a déploré Olga Jubany.