Pour que les entreprises chinoises bénéficient des mêmes règles que les compagnies des autres puissances économiques mondiales, Pékin se bat pour acquérir le statut d'économie de marché. La Chine affirme d'ailleurs pouvoir l'obtenir automatiquement à la fin de l'année conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les partisans de cette initiative — c'est le cas du Royaume-Uni notamment — soulignent qu'elle permettra d'accroître les investissements entre l'Europe et la Chine. D'autres pays de l'UE et les USA, au contraire, craignent un afflux d'importations chinoises excessivement bon marché. La Commission européenne, elle, tente de trouver un compromis car la législation européenne anti-dumping dépend du protocole d'adhésion de la Chine à l'OMC, qui expire en décembre.
Les producteurs européens craignent que si la Chine était reconnue comme une économie de marché, Pékin reçoive une véritable "licence de dumping". Dans son plan, la Commission européenne essaie d'éviter un affaiblissement de la protection anti-dumping et de durcir les sanctions. Il est notamment prévu d'annuler les directives limitant le montant des taxes dans les cas extrêmes. "En fait, cela permettra aux autorités de l'UE d'instaurer dans certains cas des taxes plus élevées", déclare le directeur de Fitch Ratings Peter Archbold. Si en Europe les taxes étaient inférieures à 50%, aux USA elles dépassaient les 200%, ce qui contribuait en partie à l'augmentation du prix de l'acier sur le marché américain, analyse-t-il.
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