La sous-direction antiterroriste de la Police judiciaire demande à la ville de Nice de détruire toutes les images de l'attentat! Dans une réquisition judiciaire urgente, émise le 20 juillet, elle "prie" le responsable du Centre de Supervision Urbain (CSU) de Nice de bien vouloir procéder à la destruction des enregistrements de toutes les caméras de vidéosurveillance braquées — ou pouvant l'être — sur la promenade des Anglais entre le 14 Juillet 22 h 30 et le 15 juillet 18 h, ainsi que de toutes celles qui auraient pu filmer la scène de crime. Le document liste alors les caméras concernées et leur localisation.
Pour l'avocat, s'adresser au seul responsable du Centre de Supervision Urbain et prétexter l'article 53 pour requérir une destruction de preuves alors que ce même article est supposé assurer leur conservation sont autant de problèmes — de fonds comme de forme — qui doivent être soulignés:
"Il y a une difficulté dans cette affaire, c'est que s'il y a une enquête antiterroriste en cours pour identification de l'auteur de l'attentat, de ses éventuels complices et des moyens humains et matériels dont il a pu disposer pour commettre cet acte épouvantable, un certain nombre de victimes ou de familles des victimes — directement ou par le biais d'associations — on fait connaitre leur désir leur souhait et leur intention, d'engager des procédures pénales ou civiles contre l'État et contre éventuellement la collectivité c'est-à-dire la ville de Nice. Et la ville de Nice qui n'entend pas se soustraire à la vérité, entend que tous les moyens puissent être préservés pour que ces victimes puissent exercer tous les recours qu'elles jugeraient utiles."
"Il est avancé une thèse qui est fantaisiste: la fuite de ces images, il faut préciser que les seules personnes qui ont accès à ces images, ce sont les services de police et le personnel du Centre de Surveillance Urbain — qui est trié sur le volet — donc il n'y aucun risque de fuite. En tout cas certainement pas comme je l'ai lu ici où là dans la presse: un risque de fuite sur des réseaux djihadistes à des fins de propagande, don c'est une mauvaise explication."
"On a deux enquêtes qui sont parfaitement différentes: la sous-direction antiterroriste est là pour identifier l'auteur de l'attentat et ses éventuels complices. C'est une procédure qui est totalement distincte des procédures que pourraient engager les victimes en responsabilités contre l'État et la collectivité, c'est un procès en responsabilité, ce n'est pas un procès sur l'identification de l'auteur et de ses éventuels complices dans ces actes épouvantables."
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