Suite à la tentative avortée de coup d'Etat en Turquie, le leader turc Recep Tayyip Erdogan ne mâche plus ses mots.
Alors que le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, inquiet de la vaste purge lancée au lendemain de la tentative de putsch, a appelé dimanche Ankara à respecter l'Etat de droit, M.Erdogan lui a conseillé de "se mêler de ses affaires".
"Il devrait se mêler de ses affaires", a lancé mercredi le numéro Un turc dans une interview à la chaîne de télévision Al-Jazeera.
Recep Tayyip Erdogan a en outre proposé de donner une leçon de démocratie au diplomate français.
"Est-ce qu'il a l'autorité pour faire ces déclarations à mon égard? Non, il ne l'a pas. S'il veut une leçon de démocratie, nous pouvons aisément la lui donner", a ajouté le dirigeant turc, visiblement très remonté contre le ministre français.
Recep Tayyip Erdogan a également répondu aux accusations de l'Union européenne qui blâmait son intention d'introduire la peine de mort en Turquie suite à la tentative avortée de coup d'Etat.
M.Erdogan a notamment souligné que l'institution internationale, qui ne veut pas que la Turquie rejoigne ses rangs, ne doit pas se mettre subitement à critiquer ses décisions.
Un groupe de militaires a entrepris le 15 juillet une tentative de coup d'Etat en Turquie. L'armée a annoncé avoir pris le contrôle du pouvoir et publié une nouvelle constitution. Mais samedi 16 juillet, les militaires rebelles ont commencé à se rendre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la tentative de coup d'Etat avait échoué. Le coup d'Etat avorté a fait 290 morts dont 190 civils et 100 putschistes, ainsi qu'au moins 1.400 blessés.
La peine de mort a été abolie en Turquie en 2002 afin de répondre aux critères d'adhésion à l'UE. Auparavant, les prisonniers condamnés à mort étaient exécutés principalement par pendaison.