Les équipements conçus par les scientifiques russes identifient les particules qui apparaissent lors du choc des protons propulsés dans le collisionneur pratiquement jusqu'à la vitesse de la lumière.
Pourquoi le CERN a-t-il besoin de matériel russe alors qu'il a réussi lui-même à capturer la "particule de Dieu", lui valant le prix Nobel de physique en 2013?
Car le boson de Higgs sera désormais étudié avec des énergies immenses — pratiquement le double des précédentes — ce qui va démultiplier le fond radioactif. La durée limite d'exploitation d'un détecteur de silicium est inférieure à un an et il faut les remplacer pratiquement après chaque expérience. Il est également risqué de leur confier le travail dans les nouvelles conditions, bien plus extrêmes. En revanche les détecteurs de Tomsk, selon le professeur de la faculté de radiophysique de l'université de Tomsk Oleg Tolbanov, possèdent une haute résistance aux radiations et sont capables de fonctionner dans des conditions aussi extrêmes pendant près de dix ans. Aujourd'hui on évoque leur utilisation dans l'expérience ATLAS qui sera menée avec le Grand collisionneur de hardons pour étudier les propriétés du boson de Higgs.
D'après Oleg Tolbanov, contrairement au matériel traditionnel de silicium pur, les détecteurs de Tomsk utilisent des mélanges qui permettent de résister aux radiations élevées. On sait notamment que ces détecteurs ont été conçus à base d'arséniure de gallium.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.