Activité professionnelle, inimitié personnelle ou piste russe – telles sont versions qu'examinent actuellement les enquêteurs du ministère ukrainien de l'Intérieur chargés de l'affaire de l'assassinat du célèbre journaliste russe Pavel Cheremet, dont le véhicule a explosé ce matin au centre de Kiev.
"Les principales versions sont avant tout liées à l'activité professionnelle du journaliste", a déclaré lors d'un point de presse Zorian Chkiriak, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur.
"Nous n'excluons pas, bien évidemment, la version de l'inimitié personnelle. D'autres pistes existent également, mais personnellement, je voudrais soutenir Anton Gerashchenko (lui aussi conseiller de l'Intérieur, ndlr) et souligner que la piste russe ne peut pas être exclue".
Plus tôt dans la journée de mercredi, Anton Gerashchenko a déclaré sur les ondes de la télévision ukrainienne que l'assassinat de Pavel Cherement était possiblement dans les intérêts des services spéciaux russes, ajoutant qu'une telle provocation leur permettrait de déstabiliser davantage la situation en Ukraine.
Face à de telles hypothèses, Moscou a déclaré: "Comme il en est aujourd'hui souvent le cas en Ukraine, une "empreinte russe" a vite été repérée par ceux dont l'esprit est envenimé par la russophobie".
Né à Minsk, Pavel Cheremet a travaillé en Biélorussie et en Russie avant de s'installer à Kiev. Il travaillait pour le journal Ukraïnskaya Pravda depuis 2012 et diffusait un programme sur la radio Vesti depuis septembre 2015.
En mars 2010, Pavel Cheremet a été privé de la nationalité biélorusse. Minsk avait alors motivé sa décision par le fait que le journaliste avait obtenu le passeport russe.