Dynamite, Kalachnikov, ecstasy: ces idées que leurs inventeurs ont regrettées

© Flickr / Yohanes SanjayaInventeurs
Inventeurs - Sputnik Afrique
S'abonner
Nous faisons tous des choses que nous regrettons plus tard. Pour la plupart des gens les conséquences de tels investissements ne dépassent pas le cadre de leur milieu social proche. Mais certains doivent tenir compte de l'impact de leurs décisions sur des pays entiers, voire le monde.

En règle générale, les chercheurs restent des idéalistes pour toujours. Ils sont concentrés sur leurs inventions et sont le plus souvent guidés par fins uniquement humanistes. Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose sur les gouvernements mondiaux: voici quelques inventions que leurs créateurs regrettaient jusqu'à la fin de leur vie.

Selon vous, quelles inventions n'auraient jamais dû voir le jour?

La synthèse nucléaire / Albert Einstein

La fameuse équation E=mc² a préfiguré la création de la bombe atomique. Albert Einstein, célèbre pacifiste, a regretté jusqu'à la fin de sa vie son rôle dans la création de cette arme destructrice. Il n'a jamais travaillé personnellement sur la bombe car les vérifications de sécurité imposées aux participants au projet étaient trop strictes. Au lieu de cela, le génie scientifique a initié une campagne après laquelle les USA ont commencé à construire la bombe. Au début de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup pensaient que l'Allemagne travaillait sur la conception de la bombe atomique et Einstein a écrit à Roosevelt une lettre ouverte l'appelant à en faire de même.

AK-47 / Mikhaïl Kalachnikov

Mikhaïl Kalachnikov a conçu l'AK-47 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, cette excellente arme est devenue une véritable vache à lait pour les autorités soviétiques. Le fusil a été produit en série et pour l'export: depuis trois quarts de siècle les "combattants pour la liberté" en tout genre ne cessent de s'en réjouir. L'AK-47 a été officiellement reconnu comme l'arme à feu la plus meurtrière du XXe siècle. Jusqu'à la fin de sa vie, l'inventeur russe était tiraillé par la responsabilité morale qui lui incombait pour le sang versé à travers la planète. En 2010, Mikhaïl Kalachnikov a même écrit une lettre à l’Église orthodoxe russe pour demander un soutien dans la résolution de ce problème moral.

Le gaz poivre / Kamran Loghman

Kamran Loghman dirigeait une équipe de techniciens engagés par le FBI pour élaborer une arme non létale. Comme bien d'autres inventeurs d'armes, Loghman avait ses propres idées sur le monde qui l'entourait - un peu détachées de la réalité. Le scientifique a été stupéfait de l'usage de son invention: la police s'en était servie pour disperser une foule d'étudiants qui manifestaient en les arrosant abondamment avec du gaz poivre. Le pouvoir répressif du monde entier disposait dès lors d'une excellente arme contre les manifestants pacifiques.

L'ecstasy / Alexandre Choulguine

Alexandre Choulguine a créé la formule contemporaine de l'ecstasy à la fin des années 1970 et a testé lui-même le produit. Plus tard, il a publié une étude approfondie de l'ecstasy préconisant l'usage de cachets dans le cadre de traitements en psychothérapie. Pendant un certain temps, le produit apportait des résultats excellents: le médecin expérimenté guérissait les plus graves dépressions en seulement trois séances – sans ecstasy un tel travaille nécessite plusieurs années. Malheureusement, les lumières de la médecine avaient considéré une telle méthode de traitement comme non conventionnelle – en revanche les raveurs remercient encore Choulguine... La formule de l'ecstasy a été rapidement interdite, ce qui n'a pas empêché les chimistes de synthétiser ses analogues.

La dynamite / Alfred Nobel

Paradoxalement, l'homme qui a donné son nom au fameux prix Nobel de la paix était connu de son vivant comme inventeur de machines de guerre. En créant la dynamite, Alfred Nobel espérait mettre un terme aux grands conflits – une arme d'une telle puissance devait faire réfléchir aux conséquences et calmer les conflits. Mais dès la première utilisation de la dynamite sur un champ de bataille, le scientifique a dû ravaler son optimisme.

L'injection létale / Jay Chapman

L'exécution par balle, la chaise électrique, la pendaison, la chambre à gaz – les criminels américains ont toujours eu le choix. Le public, par contre, n'appréciait pas ces solutions pour des raisons d'éthique. La nouvelle méthode par injection létale a été proposée par Jay Chapman, expert médical en chef de l’État de l'Oklahoma. Selon lui, l'aspect humain de l'exécution devait réduire le nombre de requêtes au tribunal contre les sentences à mort, les détenus ne devaient pas passer plusieurs années à attendre la mort et les méthodes moyenâgeuses tomberaient dans l'oubli. Le gouvernement américain avait accueilli l'idée de Chapman à bras ouverts mais en assistant une fois à la mort d'un condamné par injection "indolore", le médecin a renoncé à tout jamais aux idées novatrices...

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала