Après un putsch qui lui a presque coûté la vie, le président turc Recep Tayyip Erdogan est prêt à obtenir justice auprès de son ennemi juré. Tandis que le prédicateur musulman Fethullah Gulen, accusé par Ankara d'avoir organisé le coup d'Etat avorté en Turquie, nie toute implication, un homme qui porte le même nom, Fethullah Gulen, cherche de son côté à changer son identité afin d'éviter de tomber sous la colère du président et le jugement du peuple turc.
Ce père de deux enfants est arrivé au Palais de justice d'Istanbul avec une pétition demandant que son nom soit changé car il n'est pas du tout chaud à l'idée d'avoir le même nom que celui du "chef du groupe terroriste qui a tenté d'organiser un coup d'Etat".
"Après ces événements, je me sentirai coupable d'avoir le même nom. Aussi… je désire changer mon nom en Halil Efe Ucuncu", a déclaré l'homme cité par la chaîne CNN Turk.
M. Gülen (75 ans), ennemi juré du président turc, vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999. Il dirige un mouvement puissant en Turquie, Hizmet ("service" en turc) qui compte des écoles, des ONG et des entreprises.
Vendredi soir, des militaires turcs ont tenté de perpétrer un coup d'Etat dans le pays. Après l'échec du putsch, les forces de l'ordre ont interpellé plus de 6.000 personnes, y compris des officiers généraux et des officiers supérieurs.
Selon Ankara, la rébellion avortée a fait 290 morts, dont 190 civils et 100 putschistes, ainsi qu'au moins 1.400 blessés. A l'heure actuelle, dans l'ensemble, les forces de l'ordre ont réussi à combattre la rébellion, même si la tension persiste dans certains secteurs d'Istanbul et d'Ankara.