Attentat de Nice: "Je n'ai jamais vu un tel chaos, une telle hystérie, une telle peur!"

© REUTERS / Eric GaillardAttentat de Nice
Attentat de Nice - Sputnik Afrique
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L’horreur en pleines festivités du 14 juillet. Un camion a foncé sur la foule, ce jeudi soir, sur la Promenade des Anglais de Nice (Alpes-Maritimes) faisant, selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, au moins 84 morts. Les témoins racontent.

Alexandre Arkhanguelski, journaliste à la télévision

"Je n'ai pas voulu attendre la fin du feu d'artifice et j'ai commencé à me frayer un chemin, tellement la foule était dense, pour quitter la Promenade des Anglais. Au bout de quelques minutes, j'ai entendu des coups de feu et des cris. Les gens couraient dans toutes les directions, plusieurs se sont rendues au bord de la mer. J'ai vu de mes propres yeux une femme qui gisait sur le macadam à côté de sa bicyclette. Les sirènes hurlaient, des bénévoles arrêtaient les voitures pour faire passer les ambulances et la police. Tout le monde courait. Beaucoup étaient en larmes".

Grace-Anne Morrow

"Il y avait énormément de monde venu pour fêter le Jour de la prise de la Bastille. Tout à coup, sans prévenir, les rues ont été prises d'une terrible panique. Tout le monde courait du côté du Negresco, où il y avait un festival de jazz. J'ai perdu dans la foule ma tante et mon oncle, je les ai cherchés, personne ne comprenait ce qui se passait. C'était un chaos total. Les gens criaient, les enfants pleuraient, les forces de sécurité s'entretenaient par radio. Je parle très mal français, mais j'entendais toujours les gens répéter autour de moi: +suici, suici+, c'est-à-dire suicide. J'ai pensé alors: +Mon Dieu, que se passe-t-il?+ C'était de la folie complète… Moi et mes proches, nous étions tout près de l'hôtel Negresco 20 minutes plus tôt. On était si près. Et tout cela est arrivé un si beau soir. C'est un paradoxe. C'est tellement terrible!".

Richard Goutillard, journaliste

"Je suis arrivé ici pour me reposer ce week-end et pour voir pour la première fois la Fête nationale en France (…)  J'étais au balcon de l'hôtel. Le feu d'artifice venait de prendre fin. Tout à coup, il y a eu un camion blanc qui est sorti. C'était étrange, car toutes les rues étaient fermées à la circulation. Le camion se déplaçait très lentement, il y avait des gens qui criaient. Tout cela m'a paru étrange et j'ai commencé à filmer sur mon portable. Un motocycliste s'est approché du camion et a essayé d'ouvrir la porte de la cabine. Tout cela était comme au cinéma. Au carrefour, les policiers ont ouvert le feu, le conducteur a accéléré et commencé à foncer sur les gens. Je ne peux pas dire s'il l'a fait parce qu'on a tiré sur lui, ou s'il s'agissait d'un acte prémédité".

John Curtis

"On était venu pour admirer le feu d'artifice. Après la fin, on a vu tout à coup un camion blanc qui roulait très rapidement et faisait des détours. J'ai tout de suite compris qu'il allait écraser les gens, il fonçait sur la foule. Les gens ont commencé à courir. Je n'ai jamais vu une telle panique".

Ismaïl Khalidi, écrivain

"Tout à coup, on a vu les gens pris de panique courant sur la Promenade des Anglais.  Il y avait des centaines de personnes qui couraient. Je n'ai jamais vu un tel chaos, une telle hystérie et une telle peur ainsi que l'absence totale d'information sur ce qui se passait".

Maryam Violet, journaliste, se trouvait dans un café près des quais.

"Tout le monde était absolument choqué, j'ai vu que les gens se sont mis à courir. Ils criaient: +Attentat! Attentat!+. J'ai marché puis j'ai vu partout des corps de victimes. (…) Parmi les victimes, il y avait beaucoup de musulmans, certains se parlaient en arabe. Une famille qui a perdu sa mère et ses parents les traitaient de martyre en arabe".

Dominique Molina, se trouvait sur le balcon de son hôtel.

"J'ai saisi mon fils, voulant le couvrir et ne pas lui permettre de voir cela. Il était vraiment ébranlé. On ne devrait jamais voir des choses pareilles. (…) Quelques instants après les coups de feu, un silence glacial s'est installé et on pouvait entendre des gémissements, des cris et des pleurs".

Roy Kelly, correspondant de la BBC

"Pour décrire ce qui est arrivé, j'userais de la formule "Les portes de l'Enfer sont ouvertes". J'étais en train d'admirer le feu d'artifice sur la Promenade des Anglais, il y avait énormément de monde. Tous semblaient être heureux et pleins de joie (…). Tout à coup, j'ai entendu une détonation à côté de l'hôtel, les gens se sont mis à crier. Le tout a été suivi par des coups de feu, mais je ne peux pas l'affirmer avec certitude".

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