S'exprimant devant les membres de son parti, l’Union chrétienne-démocrate en Allemagne de l'Est, Mme Merkel a admis que des groupes terroristes avaient fait passer clandestinement des djihadistes déguisés en demandeurs d’asile.
"En partie, l’afflux de réfugiés a été utilisé pour faire passer des terroristes", a-t-elle déclaré lors de son discours.
L'annonce de Merkel survient juste une semaine après que le chef du BND (le Service fédéral de renseignement allemand) Hans Georg Maassen a déclaré que le service de renseignement intérieur avait obtenu des informations sur 17 militants de Daech qui étaient entrés en Europe en se faisant passer pour des réfugiés.
Dans le même mois, un complot qui impliquait un groupe de Syriens liés à l’organisation terroriste État Islamique qui voulait commettre un attentat à Düsseldorf a été démasqué.
Le groupe de quatre hommes avaient l’intention d’attaquer Düsseldorf, grande ville située dans la partie occidentale de l'Allemagne. Deux membres du groupe devaient se faire exploser dans le centre-ville, tandis que les deux autres avaient reçu pour instruction de tuer le plus de gens possible dans le quartier voisin en utilisant des explosifs et des armes à feu.
Le chef du syndicat de la police allemande, Rainer Wendt, a prévenu que les restrictions budgétaires pouvaient potentiellement rendre la tâche plus facile aux terroristes, qui peuvent ainsi pénétrer dans le pays en se mêlant à l'afflux de réfugiés, car il est impossible de contrôler tous les migrants.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur Johannes Dimroth a déclaré que les agences de sécurité recevaient régulièrement des dénonciations au sujet d'extrémistes islamiques souhaitant se rendre en Allemagne en tant que demandeurs d'asile et que ces rapports étaient vérifiés systématiquement.
Cependant, le fait de considérer tous les migrants comme des terroristes potentiels pourrait faire le jeu des terroristes, a souligné M. Wendt.
"Nous savons depuis les attentats à Paris et à Bruxelles que l’État islamique veut influencer le débat sur la migration en Europe et à attiser le sentiment anti-réfugiés. C’est leur stratégie. Nous ne devons pas tomber dans leur piège", a déclaré M Wendt.