Des spécialistes parlent ici du terme "nombre de Dunbar" du nom de l'anthropologue Robin Dunbar qui faisait des recherches sur des primates qui bâtissent des relations compliqués entre eux.
Selon les chercheurs, les capacités de notre cerveau sont restreintes, donc pour tenir toute l'information de base sur les gens qui nous entourent (leurs noms, leurs caractères, leurs intérêts), il faut avoir environ 150 liens sociaux (le nombre peut varier selon les particularités de tel ou tel individu de 100 à 230 personnes).
Pourquoi une telle restriction? Les spécialistes commentent:
"Pour être capable de s'orienter dans le réseau social de ses amis, ne pas les perdre de vue avec le temps, il faut faire certains efforts", explique un des auteurs du travail sur ce sujet, Michael Harré de l'Université de Sydney.
Pour trouver ce nombre de Dunbar, M. Harré et son collègue Mikhail Prokopenko ont proposé un modèle qu'ils ont vérifié dans des groupes de gens différents.
Ainsi, selon ce modèle, une personne peut avoir jusqu'à 132 connaissances avec qui elle peut créer certaines "coopérations" (vacances, cause commune, etc). Ce groupe de 132 personnes est divisé habituellement en plusieurs groupes plus petits (une sorte de club d'intérêts) qui se constituent de 5, 15 ou 45 personnes. Mais il n'est pas obligatoire d'avoir des relations proches avec toutes ces personnes pour garder cette construction, il suffit d'avoir quatre ou cinq liens stables. Ce nombre varie d'après la quantité des personnes dans un groupe.
En ce qui concerne le caractère des relations au sein de tel ou tel groupe, il peut être n'importe lequel: il suffit d'aimer ou d'accepter des gens pour que le groupe ne se désintègre pas. Les chercheurs en sont certains: il vaut mieux construire des relations hiérarchiques au sein d'un groupe qui se constitue de plus de 132 personnes: à l'armée, dans un village ou dans une ville.