On n'est pas prêt d'oublier les scandales des écoutes du téléphone portable d'Angela Merkel, mais aussi de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande par l'Agence nationale de la sécurité (NSA) américaine ainsi que les services allemands espionnant Laurent Fabius. Mais Manuel Valls va plus loin dans l'insouciance: il a carrément laissé son portable entre les mains des services de renseignement israéliens.
Sputnik a interrogé deux experts français qui partagent leurs opinions sur cette situation délicate.
"L'affaire Snowden nous a montré que nos amis ou nos partenaires économiques nous écoutaient. La confiance n'exclut pas le contrôle puisque nos alliés économiques ou nos partenaires comme les Etats-Unis sont eux-mêmes amenés à nous écouter", a indiqué François Jeanne-Beylot, professeur à l'Ecole de guerre économique.
De retour en France, le téléphone a été confié aux agents de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) pour des investigations poussées. Aucune information n'a filtré depuis lors.
"La question qui peut se poser: est-ce que ce sont les Français qui ont été piégés par les Israéliens ou les Français qui ont piégé les Israéliens? Je ne suis pas sûr du tout que les téléphones qui leur (les services israéliens, ndlr) ont été confiés avaient des secrets pertinents voire inversement. Ils ont perdu du temps", a fait remarquer Alain Rodier, expert du renseignement, directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement.
La visite officielle de M.Valls devait renouer des liens quelque peu distendus entre les deux pays suite à la ratification par la France d'une résolution de l'Unesco intitulée "Palestine occupée", qui avait provoqué la colère de Tel-Aviv.