"Je pense qu'un accord en 2016 est impossible et que par ailleurs tout le monde le sait bien, y compris ceux qui à longueur de communiqués disent le contraire", a-t-il déclaré. "Nous attendons tellement aujourd'hui d'offres sérieuses de la part des Etats-Unis qu'il n'y a absolument aucune chance que les choses arrivent avant la fin de l'administration Obama", a déclaré M. Fekl dans un entretien à l'AFP.
"Mais rien n'est pire dans une négociation que de rentrer en disant +On veut à tout prix conclure+", a-t-il jugé, préférant "avoir un bon accord, avoir un accord exigeant avec des choses positives pour l'emploi en France, pour les salariés".
"Si ce n'est pas le cas, nous en tirerons les conséquences", a-t-il poursuivi. "Je peux vous garantir quelque chose, je ne serai pas le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur qui irait devant le Parlement pour vendre à tout prix un accord que je jugerai mauvais et pas satisfaisant pour notre pays", a-t-il assuré.
M. Fekl a par ailleurs fustigé les déclarations de certains responsables de la Commission européenne, à commencer par celles de la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström qui a indiqué la semaine dernière que la France avait donné son accord à la poursuite des négociations.
"La Commission a fait des déclarations très surprenantes tout au long des dernières semaines sur ces négociations dont tout le monde sait qu'elles ne se passent pas bien et qu'elles n'évoluent pas", a dit M. Fekl.
M. Fekl a par ailleurs dénoncé les accusations de "double langage" portées contre Paris.
La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a elle-même quitté Bruxelles le 29 juin pour Washington "afin de faire avancer ces négociations".
"Notre objectif reste de continuer à travailler avec l'UE pour conclure un accord ambitieux, complet et de très haute qualité cette année", a déclaré le représentant spécial au commerce extérieur américain (USTR) Michael Froman.
L'UE mène des négociations sur le Traité TTIP depuis juillet 2013. Les opposants au TTIP estiment qu'il ne reflète que la position des multinationales intéressées par une réduction des contrôles et un affaiblissement des mesures de régulation économique en Europe. Une coalition d'ONG et de partis politiques européens dénonce l'opacité qui entoure l'accord sur le TTIP. Il est effectivement discuté dans le plus grand secret, loin des médias et des citoyens.