Selon une source anonyme au sein du gouvernement turc, citée par les médias, l'attentat à l'aéroport d'Istanbul aurait été perpétré par des ressortissants du Kirghizstan, d'Ouzbékistan et de Russie (Daghestan), et bien qu'il ne s'agisse pas, à ce stade, d'une information officielle, cela a provoqué une nouvelle vague de critique à l'endroit d'Ankara.
Abdulşükür Mert, ancien maire de la ville turque d'Ovakent, dans la province de Hatay à la frontière avec la Syrie, a raconté dans une interview accordée à Sputnik que les djihadistes, originaires du Caucase et d'Asie Centrale, avaient activement afflué vers la Turquie bien avant le déclenchement des hostilités en Syrie.
Tout le monde sait que des milliers de terroristes provenant de Russie et d'autres anciennes républiques de l'Union soviétique combattent aujourd'hui dans les rangs de l'Etat islamique (Daech). Le nombre de djihadistes ouzbeks et tadjiks en Syrie se monte à 10.000. Ils restent pendant un certain temps sur le territoire turc pour se rendre ensuite en Syrie.
En règle générale, ils choisissent pour leurs rencontres et la préparation d'attentats des endroits peu contrôlés par la police, notamment des écoles religieuses et des centres d'étude du Coran auprès de médersas.
Le quartier stambouliote de Zeytinburnu figure parmi les principaux repères des djihadistes originaires du Caucase et d'Asie Centrale. Des fondations et des associations soupçonnées de liaison avec des éléments terroristes y opèrent, en entretenant des contacts directs avec la province de Hatay, dernière étape dans la voie menant de la Turquie en Syrie.
A Ovakent, ville de cette province frontalière avec la Syrie, la population est composée à 90% d'individus originaires d'Ouzbékistan. Des médersas non officielles y avaient été ouvertes par un certain Abdullah Buhari, fondateur de l'Association de solidarité et d'assistance mutuelle religieuse, assassiné par la suite.
Comme l'a indiqué l'interlocuteur de l'agence, le va-et-vient permanent d'étrangers a éveillé les soupçons de la population locale, et Abdullah Buhari a dû partir pour Istanbul.
"A l'époque, il habitait en Turquie, et il n'y avait pas encore de guerre en Syrie (…) Peu après le départ de Buhari, la guerre a éclaté en Syrie (…) Plus tard, nous avons appris que beaucoup de ceux qui étaient venus dans notre ville en provenance d'Ouzbékistan, du Kazakhstan et du Kirghizstan se rendaient par la suite en Syrie pour combattre soit dans les rangs de l'opposition soit dans les rangs de Daech", a relevé à Sputnik Abdulşükür Mert.