Kiev s'est appliqué à tirer profit du refroidissement dans les relations entre la Russie et la Turquie en offrant à Ankara son amitié contre Moscou, et l'inattendue réconciliation russo-turque a profondément ébranlé l'Ukraine.
"Pourquoi Erdogan fait-il la paix avec Poutine? N'est-il pas temps de s'inquiéter pour Kiev?", a titré vendredi dernier le site de la chaîne de télévision ukrainienne "Espresso", témoignant d'une extrême irritation au sein de la classe politique en Ukraine.
Certains politiciens s'indignent à l'idée même que la Turquie ait préféré Moscou à Kiev, en plaquant l'Ukraine, telle une "fiancée abandonnée".
"Il va sans dire que tout pays qui coopère avec la Russie agace l'Ukraine, mais Kiev a bel et bien besoin de poursuivre sa coopération avec Ankara", reconnaît l'auteur.
Et de conclure que de ce fait, les diplomates ukrainiens devraient travailler plus dur.
Les relations entre Ankara et Moscou se sont envenimées après que la Turquie a abattu un bombardier russe Su-24 à la frontière syro-turque en novembre dernier.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé à son homologue russe Vladimir Poutine un message dans lequel il a présenté ses excuses pour la mort du pilote du bombardier russe abattu et exprimé la volonté de faire le nécessaire pour restaurer les relations amicales traditionnelles entre la Turquie et la Russie. Cela a initié le processus de normalisation entre les deux pays, dont la levée de l'interdiction russe de la vente de voyages vers la Turquie.
Vendredi 1er juillet, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu ont convenu d'intensifier les contacts en vue de normaliser les relations bilatérales et de relancer le groupe de travail russo-turc sur la lutte antiterroriste.
