"Mercure est une planète rocheuse unique. Contrairement à la Terre, elle possède un grand noyau et un manteau relativement mince, qui ne sont séparés que de 400 km. Nous avons découvert que les régions plus anciennes de Mercure étaient composées de roches nées sous haute pression à la limite entre le manteau et le noyau, alors que les zones plus jeunes étaient constituées de minéraux nés à la surface de la planète", a déclaré Asmaa Boujibar du Centre spatial Lyndon B. Johnson de la NASA (USA).
Asmaa Boujibar et ses collègues ont découvert ce secret inattendu de la première planète du Système solaire en étudiant les données géologiques recueillies par la sonde Messenger pendant son travail en orbite autour de Mercure.
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— Sterne und Weltraum (@Sterne_Weltraum) 7 мая 2016 г.
Selon la scientifique, l'une des principales surprises découvertes par cette station interplanétaire était que la surface de Mercure ressemble à une mosaïque de minéraux très diversifiés, dont la combinaison était considérée comme impossible avant l'arrivée de la sonde Messenger. De plus, les chercheurs ont découverts certaines étrangetés du relief comme des flancs lobés indiquant une vitesse incroyablement élevée de compression des sous-sols de la planète, ainsi que d'autres mystères presque impossibles à expliquer.
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— Мария Иванова (@gamepass703) 24 января 2016 г.
Les géologues de la NASA, dirigés par Asmaa Boujibar, affirment qu'ils ont trouvé une explication à ces phénomènes inexpliqués, notamment pourquoi Mercure était une planète "infernale" avec une forte teneur en soufre dans ses roches, en essayant de recréer sa matière en laboratoire.
D'après les chercheurs, Mercure a été "assemblée" à partir de corps protoplanétaires de petite taille — des chondrites à enstatite identiques de par leur composition et des astéroïdes avec une forte teneur en roches basiques. Ils ont utilisé un mélange de ces minéraux pour le compresser jusqu'à 50 000 atmosphères, le chauffer jusqu'à plusieurs milliers de degrés, avant d'étudier les roches obtenues.
L'étude de cette "mini-Mercure" a donné des résultats inattendus: il s'est avéré que les roches les plus anciennes de la vraie Mercure avaient la même composition et les mêmes propriétés que les couches du résultat obtenu par Boujibar et ses collègues, qui sont apparues à la limite entre son noyau et le manteau.
La surface de Mercure aurait donc été comme retournée au début de son existence, quand ses sous-sols ne s'étaient pas encore complètement figés — les roches du "fond" du manteau sont ainsi remontées à sa surface et ont été projetées lors d'éruptions volcaniques très puissantes. Cette explication de l'origine des roches à la surface de Mercure rend cette planète encore plus unique qu'on ne le pensait, concluent les scientifiques.