Quand les femmes ne peuvent pas se défendre qu'il y ait de bons hommes pour le faire

© AP Photo / Khalid MohammedUne femme yézidie
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Il ne suffit pas de s'échapper de l'Etat islamique, il faut encore que la communauté vous accepte si vous êtes Yézidie qui avait été enlevée et violée par les djihadistes. Heureusement, il y a des militants qui luttent pour que les femmes yézidies puissent se sentir à l'aise et être acceptées par la communauté après avoir fui l'esclavage de Daech.

Falah Murad Khan Shakarm, coordonnateur de projet pour l'organisation non gouvernementale Wadi, a quitté son domicile dans le Kurdistan irakien et est allé à la frontière entre l'Irak et la Syrie d'où les gens avaient fui.

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Là, M.Shakarm a appris que les terroristes de l'Etat islamique avaient enlevé plusieurs filles et femmes. Un père a raconté que ses deux filles avaient été prises, et un autre homme a indiqué que cinq de ses sœurs étaient captives. Falah a immédiatement fourni une aide rudimentaire et informé des agences humanitaires dans le monde entier.

Pendant ce temps, Haider Elias, dont le frère a été tué par Daech et la sœur a été enlevée par les djihadistes, est arrivé à Washington pour faire pression sur le département d'Etat américain afin d'intervenir et mettre un terme aux violences. Peu après, il a formé Yazda, une organisation à but non lucratif, ayant pour but d'aider les gens dans la région.

Les terroristes de Daech ont contraint environ 40.000 Yézidis à fuir vers le mont Sinjar (Irak) sans nourriture ni eau. Mais parmi toutes ces atrocités, l'une des plus flagrantes était l'enlèvement de jusqu'à 7.000 femmes et filles.

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Mises aux enchères comme esclaves sexuelles, elles ont été vendues et violées plusieurs fois par le plus offrant. Beaucoup d'entre elles ont réussi à s'échapper, mais même après leur retour, leur lutte était loin d'être terminée. Et c'est à cette situation particulière que Haider et Falah, grâce à leurs organisations, font face au cours des deux dernières années.

Comme beaucoup de communautés patriarcales, les Yézidis estiment que les femmes sont les gardiennes de l'honneur de leur famille.Traditionnellement, celles qui ont des relations sexuelles en dehors du mariage, même si elles ont été violées, peuvent être ostracisées.

"L'Etat islamique le savait. Donc, l'abus sexuel des femmes Yézidies était une autre tentative de détruire la communauté", a souligné Thomas von der Osten-Sacken, cofondateur de Wadi.

Quand les filles reviennent, Wadi les aide à s'adresser aux organismes fournissant des soins médicaux et aux psychologiques, à retrouver leurs familles dispersées et à obtenir des documents d'identité pour recevoir l'aide du gouvernement irakien.

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L'été dernier, l'organisation a ouvert un centre à Dahuk, dans le Kurdistan irakien, qui offre des cours de couture, de photographie et de peinture, tout pour garder les esprits des femmes occupés et leur donner l'espoir d'un avenir.

Le groupe de Haider fournit des services médicaux de base par le biais d'équipes et de cliniques mobiles et fait pression sur le gouvernement irakien pour donner une prestation monétaire à vie aux femmes touchées.

En outre, Haider était préoccupé par la façon dont les Yézidis acceptaient leurs femmes après qu'elles sont revenues de l'esclavage. Il a même plaidé en faveur de leur acceptation avec le chef spirituel des Yézidis Baba Sheikh.

"Si nous n'accueillons pas nos filles, alors Daech aura atteint ses objectifs. Elles ont risqué leur vie pour revenir à nous, et nous devons l'apprécier", a déclaré Haider.

Baba Sheikh a fait plusieurs déclarations soutenant les filles et la communauté l'a écouté.

"De bons hommes sont essentiels pour notre société. Les femmes ne peuvent pas se défendre dans cette partie du monde", a indiqué la Yézidie Basma Haji Khidir, âgée de 26 ans, qui travaille pour Wadi.

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