Les partis nationalistes d'opposition de plusieurs États du Vieux Continent veulent eux aussi organiser des référendums sur cette question — mais la plupart des gouvernements et des parlements prennent la défense de l'UE, rappelant à leurs citoyens l'importance de préserver cette institution en s'abstenant de la critiquer en ces temps difficiles. Exception faite du Danemark.
"Seule une forte réduction des pouvoirs de Bruxelles lui rendra son attractivité aux yeux des Européens", estime le premier ministre danois.
Un référendum organisé à l'initiative du Parti populaire danois s'est récemment tenu dans le pays, dont les résultats ont montré aux eurosceptiques un moyen moins radical de réduire les appétits de Bruxelles que la solution britannique: le gouvernement avait proposé aux citoyens de se prononcer pour ou contre l'adhésion du pays à la coopération européenne dans le domaine de la police et de la justice.
"Si le Danemark plaçait le règlement des questions judiciaires et policières sous la supervision de Bruxelles, il perdrait à terme le droit de déterminer sa politique dans le domaine de l'immigration", avaient alors déclaré les populistes.
Au final, les eurosceptiques l'ont remporté avec 53,1% contre l'adhésion à la coopération paneuropéenne sur les questions judiciaires.
L'exemple danois de "divorce progressif" de l'UE, selon les analystes, sera plus attractif pour plusieurs pays européens que la voie choisie par les Britanniques, car il permettrait aux eurosceptiques d'attirer de leur côté les citoyens hésitants qui ont peur des changements radicaux.