Tant que le Royaume-Uni demeure un membre de l'Union européenne, la question des sanctions antirusses au sein de l'Union reste ouverte.
L'UE, par le biais de Paris et de Berlin, exprime son intention d'accélérer le divorce, à savoir les procédures de sortie du Royaume. Londres déclare vouloir "clarifier ses rapports" avec les autres Etats-membres avant la séparation finale.
Mais en ce qui concerne l'attitude de l'UE envers le problème des sanctions antirusses, la situation semble plutôt ambiguë.
Il est vrai que l'Europe reste divisée. Les parlementaires français préconisent la levée des sanctions antirusses, l'Assemblée nationale et le Sénat ayant adopté chacune une résolution à ce sujet. Les députés italiens ont, au contraire, rejeté lundi des projets de résolutions concernant ces sanctions mis à l'examen par les partis de l'opposition. Des débats acharnés à ce sujet déchirent bon nombre d'autres pays de l'UE.
En tous cas, faute du principal agitateur, la rhétorique de l'Union a toutes les chances de se modifier. Bien sûr, il reste l'Allemagne et les Etats-Unis, les principaux "faucons" des sanctions, dont l'influence est indéniable. Mais plusieurs pays de l'Union ont à plusieurs reprises proclamé leur souhait de se libérer de la dépendance américaine, tandis que l'Allemagne, qu'on accuse de plus en plus souvent d'être à l'origine de la crise migratoire en Europe, continue de perdre ses positions.
Les semaines et les mois à venir montreront à quel point les Etats européens veulent restaurer son indépendance vis-à-vis de ses alliés belliqueux anglo-germano-saxons.