Le projet signé par les chefs de diplomatie allemand et français Frank-Walter Steinmeier et Jean-Marc Ayrault dont des citations sont parues dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung indique que l'Allemagne et la France regrettent que le Royaume-Uni ait voté pour la sortie de l'UE et avancent des mesures concrètes pour accomplir la double tâche de conjuguer les efforts en relevant les défis auxquels l'Union se heurte à l'heure actuelle et de résoudre les questions déjà posées.
Afin que les pays européens agissent résolument et collectivement sur l'échiquier mondial, les auteurs proposent de se focaliser sur trois domaines cruciaux, à savoir la sécurité, la politique migratoire et l'économie.
La sécurité
L'ordre du jour de l'UE doit comprendre l'analyse de l'environnement stratégique, la compréhension profonde des intérêts communs en matière de sécurité, l'échange d'informations en l'espèce, le maintien de la sécurité dans les régions voisines et l'approbation de la stratégie globale du développement de l'UE en tant que nouvelle doctrine de la politique extérieure. De plus, l'Europe devrait participer plus activement au règlement des crises mondiales et être prête à y impliquer ses forces armées en cas de nécessité.
Par ailleurs, les auteurs invitent à tenir un Conseil de sécurité de l'UE annuellement afin de soulever des questions relatives à la sécurité extérieure et intérieure, ainsi qu'à la défense.
La politique migratoire
Ce qu'il faut pour une UE forte est une politique migratoire commune et intégrée. La question sur la protection des frontières n'est plus une prérogative nationale et ainsi il faut la mettre entre les mains du service multinational de protection des frontières et des côtes. Pour y parvenir, l'agence Frontex recevra dans un futur proche des ressources humaines et techniques, promettent les auteurs du projet.
Il est prévu d'ailleurs de transformer le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO) en l'Agence européenne en matière d'asile qui permettra de créer une base de données unique sur les migrants.
L'économie
La France et l'Allemagne ont une responsabilité commune pour l'édification d'une union monétaire forte qui peut rivaliser au niveau international, estiment les chefs de diplomatie allemand et français.
Alors que le potentiel de croissance de l'UE est en baisse sur fond de crise économique, l'Europe devrait réaliser ce potentiel de croissance dans les secteurs stratégiquement importants dans son marché intérieur. Ainsi, il faudrait rapprocher les pays-membres dans des domaines tels que l'énergie, l'économie digitale, la recherche et l'innovation, ainsi que la formation professionnelle.
Le 23 juin, les Britanniques se sont prononcés par référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'UE. Les premiers résultats ont été annoncés quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote et donnaient les partisans du "In" gagnants. Toutefois, le résultat définitif a changé la donne. A 51,9% le pays a choisi de quitter l'UE. Suite à la publication des résultats, le premier ministre David Cameron a annoncé sa démission.