Le phénomène de bourreau de travail pénètre de plus en plus la vie quotidienne tant de professionnels expérimentés que de jeunes. Ce sont les habitants des mégalopoles qui sont le plus susceptibles de travailler jusqu'à perdre conscience. Et ces travailleurs acharnés sont à leur tour vulnérables à des maladies psychiques, à l'angoisse, à la dépression, à l'agressivité irrationnelle, et même aux suicides, précise l'une des récentes études de l'université de Bergen.
Plus généralement, ils s'approprient le syndrome de l'épuisement émotionnel, une maladie tristement populaire au 21e siècle.
Au Japon, par exemple, ce fléau prend souvent une ampleur exagérée. Le péché le plus grave pour les Japonais est de ne pas être productif, d'économiser ses forces et d'être paresseux en général. Ce qui entraîne l'apparition d'un héros national, véritable bourreau de travail, et à la fois du terme "karosi" qui a déjà traversé les frontières du pays signifiant mort par surcharge de travail.
Certains Japonais y trouvent une issue: ils font semblant de s'agiter sans pour autant faire quelque chose d'important. Mais quoi faire si l'on n'est pas si ingénieux ou si l'on ne peut pas se permettre de fainéanter?
La Russie, par exemple, n'a pas été épargnée par ce problème avec de plus en plus de personnes atteintes de syndrome de la fatigue chronique. Et l'âge des personnes touchées ne cesse de s'abaisser: maintenant un jeune homme de 25 ans souffrant de fatigue chronique ou d'épuisement émotionnel n'est qu'une triste réalité.
Le remède? Ne rien faire, peu importe si cela est difficile. Bien que la tendance générale soit de condamner la paresse, elle se révèle être l'unique moyen de combattre ce fléau. Et ce que rappellent à l'unanimité les médecins: les idées géniales arrivent le plus souvent quand le cerveau fonctionne en mode passive, pas quand on s'acharne à les chercher.