Hanna Bohman a contacté les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) et, sans même boucler ses valises, est partie pour la Syrie. Ces deux dernières années, elle s'est plusieurs fois retrouvée au cœur des combats, se battant coude à coude avec les Kurdes, les aidant à localiser les positions des djihadistes.
Quels motifs l'ont poussée sur ce chemin dangereux, elle le raconte dans un entretien accordé à la chaîne RT.
"J'haïssais Daech ainsi que cette politique où l'on joue avec les vies humaines. Les médias parlaient des meurtres de Yezidis à Sinjar et ainsi de suite tandis que les autorités n'entreprenaient rien pour y mettre un terme", confie-t-elle.
"J'ai contacté des combattants kurdes par Facebook, ils m'ont donné les informations nécessaires: ils ont précisé où et comment je devais voyager, me conseillaient de rester loin de la Turquie", se souvient Hanna.
Parmi les femmes kurdes, il y en a plusieurs qui rejoignent les rangs des milices luttant contre Daech. Leur décision s'explique par la volonté de se protéger, protéger leurs familles et leur pays contre les terroristes.
Et les terroristes, pour leur part, croient que celui qui parmi eux périt de la main d'une femme ne se retrouvera jamais au paradis.
"Il y en a plusieurs qui pensent que la chose la plus terrible, c'est de tuer et de voir les corps des morts. Mais ce n'est pas mon cas", poursuit l'ex-mannequin courageuse. "Le plus terrifiant est de voir des Kurdes vraiment jeunes partir à la guerre. Ils n'ont même pas 20 ans, ils ne sont que des enfants, mais ils sacrifient leurs vies pour protéger leur patrie".
Lorsque quelqu'un part combattre à la guerre dans un autre pays de son plein gré, c'est autre chose, explique-t-elle. Et là, les Kurdes vont volontairement au front, dans leur pays natal. Ils n'ont pas le choix: soit on court le risque de mourir en plein combat soit à la maison.
"Et voilà leur choix, ils préfèrent mourir sur le champ de bataille, sans se cacher", résume la Canadienne.