De manière générale, les supporters de l'Equipe du Pays de Galles se sont comportés d'une manière provocatrice, déclenchant des affrontements tant avec d'autres fans qu'avec la police. Une punition va pourtant leur revenir lorsque le procureur adoptera une décision appropriée, a affirmé le coordinateur de l'Ambassade des supporters russes auprès de l'UEFA Serguey Podgainyj.
Et voilà ce qu'ils y faisaient, vu de plus près.
"Pendant la journée, de grands groupes de supporteurs britanniques étaient dans des bars tout en provoquant les supporteurs russes qui n'étaient, d'ailleurs, pas très nombreux. Les Britanniques lançaient toutes sortes de slogans, chantaient des chansons genre F**k of Russia, foulaient aux pieds les drapeaux russes, bref, ils provoquaient verbalement les fans russes", a poursuivi le journaliste sportif Maxime Allanazarov.
Ce qui n'a été qu'une sorte d'échauffement. Ensuite, une chaise a été jetée contre un supporter russe dès qu'il s'est approché des Britanniques, et puis on a vu voler des bouteilles…. Le conflit n'a été étouffé que grâce à une intervention rapide de la police.
Mais, les accrochages ont repris. Les Britanniques sont allés dans un autre bar, leur nombre de plus en plus important a atteint environ 200 personnes.
"Ils continuaient de chanter, crier des propos outrageant contre la Russie, foulaient aux pieds les drapeaux russes. Les supporteurs russes n'y réagissaient pas, il aurait été absurde de réagir à de telles provocations", a expliqué le journaliste à Sputnik.
Le soir, le groupe de journalistes russes venus à Lille, à peu près dix représentants de plusieurs medias, sont allés se promener dans la ville. A une heure du matin approximativement, ils ont été les témoins d'une bagarre où quelque 20 à 25 supporters britanniques poursuivaient sept fans russes. Les Russes sont sortis gagnants de cette escarmouche.
La police ne s'est pas fait attendre et a dispersé du gaz lacrymogène.
"Les policiers n'ont arrêté personne, ils ont juste crié: go away! Tout s'est terminé en une minute ou une minute et demie, un fan britannique a été un peu touché, ses amis l'ont emmené", a raconté M. Allanazarov.
Mais lorsque les journalistes ont pensé que tout était fini, les policiers français se sont mis à les escorter.
"Nous avons pensé qu'ils nous escortaient pour nous protéger des fans britanniques qui sont restés dans la ville. Or, ce n'était pas le cas, trois minutes après les policiers français nous ont arrêtés, ont pris nos cartes d'accréditation sans expliquer les motifs. Une quinzaine de policiers nous ont encerclés, nous avons essayé de leur montrer nos cartes de presse. Ils n'ont rien répondu en nous faisant un signe de la main: ne bougez pas!", a confié l'interlocuteur de Sputnik.
Quiconque faisait un pas à droite ou à gauche était arrêté pour que personne ne puisse sortir. Cela a continué pendant un quart d'heure, sous la pluie. Dès que les journalistes ont dit qu'ils allaient appeler le consul pour demander des explications, la situation s'est apaisée. Les policiers leur ont rendu leurs cartes d'accréditation et sont partis sans expliquer les causes de l'incident.
"Ce fut vraiment désagréable et c'est étrange qu'au lieu de saisir ce qui participent aux bagarres, les policiers essaient de dresser des obstacles aux journalistes", a résumé M. Allanazarov.
Ainsi, aucun journaliste n'a été arrêté cette nuit-là, mais lorsqu'ils ont exigé des explications, on leur a laissé entendre éloquemment que s'ils insistaient sur leurs droits, ils pourraient facilement se retrouver à la gendarmerie.
La plupart des policiers ne parlaient pas anglais, et le seul qui pouvait s'exprimer dans cette langue était très agressif et n'expliquait rien.
A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur de France à Moscou pour se plaindre du traitement, selon lui, discriminatoire infligé aux supporters russes à l'Euro 2016.