Les éditorialistes de Foreign Policy Neil Abrams et Steven Fish ont exposé leur vision du problème et les moyens d'y remédier. Signalons, au passage, que les remèdes semblent bien naïfs pour un pays qualifié récemment par le New York Times de marécage de corruption.
Ils signalent que les réformes en Ukraine n'ont aucune chance de succès tant que la richesse et l'influence des oligarques ne seront pas réduites drastiquement.
Selon eux le changement de la situation doit se produire en quatre étapes.
Ainsi, les Ukrainiens doivent commencer par chasser l'élite politique en place. Des députés et un président ne faisant pas partie de l'establishment politique post-communiste doivent être élus.
Durant l'étape suivante il faut remplacer les fonctionnaires corrompus par des "activistes motivés et des personnes n'appartenant pas au système".
"La troisième étape consiste à supprimer les subventions dont dépendent la majorité des oligarques. Pour ce faire, il faut, au premier chef, privatiser les entreprises publiques que les magnats utilisent à des fins d'enrichissement personnel", proposent les analystes. Il faudra également simplifier le système de régulation et d'imposition.
Enfin, l'Etat doit obliger les "capitalistes corrompus" à renoncer à une grande partie de leurs richesses.
"Des procureurs nouvellement désignés doivent mettre en examen le maximum d'oligarques possible dans le cadre d’affaires de corruption. Ensuite ils doivent leur proposer un marché: soit payer un impôt exorbitant sur les actifs dérobés, soit être traduits en justice", estiment les auteurs de l'article.
Ils croient que ce schéma permettra d'assurer la primauté de la loi et de créer "un régime démocratique et une économie de marché viable". Ils ajoutent que l'Occident doit suspendre l'aide financière à Kiev qui sert actuellement à consolider la classe dirigeante ukrainienne.
"L'aide financière reprendra quant de véritables réformateurs arriveront au pouvoir, capables de créer un gouvernement sans oligarques", soulignent les auteurs.