"Avant l'avion et après l'avion", c'est de cette manière que le journal turc Hürriyet Daily News décrit le changement dans les relations turco-russes en vue du prochain sommet à Varsovie. Les auteurs de l'article posent la question sur ce qui sera le problème le plus important pour Erdogan à discuter lors du sommet et ils supposent que cela sera la présence de l'Otan dans la mer Noire.
"Avant l'avion", la Turquie a farouchement résisté contre les efforts des États-Unis, de la Bulgarie et de la Roumanie qui demandaient d'établir une présence militaire croissante dans la mer Noire". Ankara n'a pas permis de violer la Convention de Montreux de 1936 qui lui a donné le contrôle sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles et a défini les règlements du transit des navires de guerre.
Le journal rappelle ensuite les propos récents du président turc prononcés lors de la réunion avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg en avril dernier. "L'Otan n'est pas visible dans la mer Noire et cette invisibilité dans la mer Noire la transforme en un lac russe".
"Cela veut dire que la politique menée par la Turquie pendant des décennies et visant à respecter l'accord de Montreux va changer?", demande le journal. Pour le moment, l'Hürriyet Daily News estime qu'il est peu probable que l'accord de Montreux soit violé même en considérant les demandes d'Etats comme la Roumanie.
Le journal a quand même suggéré une solution permettant à la Turquie d'assurer sa présence militaire dans la mer Noire sans même violer l'accord de Montreux. La Turquie pourrait envoyer plusieurs de ses navires de guerre en mer Noire sous pavillon d'une mission de l'Otan.
Mais, selon le journal, la Turquie peut trouver difficile de convaincre ses alliés d'accepter une telle formule, car l'idée que l'Otan s'interpose entre la Russie et la Turquie dans la mer Noire ne plairait pas à certains d'entre eux.
Quoi qu'il en soit, le journal souligne que la "question russe" sera en tête de l'ordre du jour et le défi principal sera d'arriver à un accord sur ce sujet étant donné que certains Etats, qui participeront au sommet, ont des relations complétement différentes avec Moscou.