Cette thèse a été formulée par un groupe d'anciens agents de renseignement australiens qui s'est récemment rendu à Moscou à l'invitation du Conseil russe pour les affaires internationales dirigé par l'ex-chef de la diplomatie russe Igor Ivanov.
La délégation australienne comprenait notamment Paul Dibb, professeur émérite et président d'honneur du Centre d'études stratégiques et de défense de l'Université nationale australienne (ANU). Ex-chef de la Joint Intelligence Organisation (JIO), il avait occupé, entre 1988 et 1991, le poste de vice-ministre australien de la Défense.
Le chef de la délégation australienne, le directeur de la Coral Bell School of Asia Pacific Studies à l'Université nationale australienne Michael Wesley, a pris part à une conférence qui s'est tenue à l'Institut d'Etat des relations internationales de Moscou. Interrogé par Sputnik si l'Australie n'était pas confrontée — comme naguère le Japon — à la nécessité de choisir entre les Etats-Unis et la Chine, Michael Wesley a répondu que "l'Australie entretenait des relations économiques très importantes avec la Chine" et des "liens très étroits avec les Etats-Unis en matière de sécurité".
"Dans le même temps, nous ne voulons dépendre ni de la Chine sur le plan économique ni des Etats-Unis en ce qui concerne notre sécurité. C'est la raison pour laquelle nous cherchons à diversifier notre coopération dans ces deux domaines importants, notamment en y associant la Russie", a déclaré l'expert.
C'est la même attitude pragmatique que l'Australie a également adoptée envers la coopération dans le cadre de l'Accord de partenariat transpacifique dont Washington fait une publicité tapageuse.
D'après Michael Wesley, "les Australiens sont très différents des Américains".
"La Chine a proposé de mettre en place une zone de libre-échange en Asie-Pacifique. Les Américains s'y sont opposés, mais nous avons soutenu les Chinois. Nous avons dit aux Américains que l'utilisation de blocs et d'accords économiques pour stimuler les rivalités politiques ne répondait pas aux intérêts de l'Australie. Nous voulons que les accords sur la liberté du commerce et des investissements soient ouverts", a conclu M. Wesley.