"C'est avec une anxiété immense que je me vois obligé de parler d'une nouvelle militarisation des relations internationales. Cette situation reflète l'abandon des principes qui nous ont permis, auparavant, d'en finir avec la guerre froide. Dans ce contexte, il est très difficile d’évoquer une progression vers un monde dénucléarisé", a-t-il dit aux participants au forum international de Luxembourg.
L'ex-dirigeant soviétique déplore que des problèmes et conflits qui pourraient être réglés par une voie pacifique et diplomatique aboutissent au recours à la force.
"Nous le voyons en Irak, en Libye et en Syrie. Je tiens à souligner que cela n'a pas conduit à une résolution du problème. Cela a torpillé le droit international, sapé la confiance, provoqué la militarisation de la politique et du mode de pensée, instauré le culte de la force", a constaté M.Gorbatchev.
M. Gorbatchev estime qu'il est grand temps d'y revenir et que la réduction des armes nucléaires, leur non-prolifération, la lutte contre le terrorisme, la pauvreté et les retards doivent revenir au premier plan de l'ordre du jour international.
Il a rappelé ses rencontres historiques pour les destinées de la planète avec les présidents américains Ronald Reagan et George Bush. Les accords sans précédent conclus avec eux ont permis de réduire ou de supprimer plus de 80% des arsenaux nucléaires de la guerre froide.
"De nouveaux types d'armes nucléaires sont développés. Des systèmes ABM sont déployés… Le danger de la prolifération des armes nucléaires s'est aggravé et cette situation doit être résolue tant qu'il n'est pas trop tard", a conclu Mikhaïl Gorbatchev.