La nourriture spatiale russe
Pour préparer un repas cosmique prenez les meilleurs aliments haut de gamme, sans conservateurs ni colorants. Ajoutez-y les plus hauts standards de qualité.
Et ce ne sont pas que des louanges creuses, c'est un fait. On livre le meilleur en orbite.
Tout un institut de recherche, un institut "pour la conception d'une nourriture saine et délicieuse", comme l'appellent les cosmonautes, s'en occupe en Russie.
[Trad FR] L-294: Dégustation de la nourriture spatiale russe par @AstroSamantha http://t.co/GzgOlNXwdj #JournalDeSam pic.twitter.com/GqUM5V4T1N
— cpamoa (@cpamoa) 3 февраля 2014 г.
Pourtant, d'après son apparence, cette nourriture rappelle une ration de combat: des soupes, des bouillies, du fromage blanc et même des boissons dans des sacs sous vide gelés au préalable à une température de –30° à –70° C. C'est une mesure indispensable pour conserver 97% des qualités nutritives, les rendre plus légères et avoir une durée de conservation plus longue.
Yummy! Space food tasting today! pic.twitter.com/bd3gOA1D9v
— David Saint-Jacques (@Astro_DavidS) 25 апреля 2016 г.
Le reste des produits passent par la stérilisation thermique et la mise sous vide, surtout la viande et le poisson.
Aux États-Unis, les produits sont en plus exposés aux rayonnements, ce qui est pourtant interdit par les standards russes. Seuls les noix, les fruits et les légumes sont livrés sur la Station spatiale internationale (ISS) tels quels. Ils sont seulement passés à une solution spéciale riche en antioxydants qui sert à les garder frais durant 40 jours. Le comble est que l'institut de recherche russe a élaboré une technologie qui conserve les produits frais pendant trois ans.
"Donc, quant à l'approvisionnement d'un vaisseau spatial sur Mars, cela ne pose aucun problème", a déclaré le directeur de l'institut de recherche dans une des interviews.
Pour "ranimer" les produits sous vide, rien de plus simple. Il suffit d'ajouter de l'eau des distributeurs installés sur l'ISS. Vous ne trouverez pourtant pas d'eau bouillante, 85°C, pas plus. Un astronaute entrecoupe une couche d'un sachet ne faisant qu'un petit trou pour ne pas laisser fuir de petites parties dangereuses pour les équipements et les voies respiratoires des astronautes, puis il connecte le sachet à une pompe à eau et met la quantité d'eau indiquée. Il le mélange et obtient un repas absolument délicieux.
Les cosmonautes et les astronautes peuvent manger tout ce qu'ils veulent sauf des produits "nuisibles" comme l'alcool et des boissons gazeuses.
Chaque astronaute à sa liste de préférences, qui contient environ 300 articles, préparée avant chaque vol. Les astronautes goûtent des produits et les notent de 0 à 10. Tous les aliments en dessous de six points ne passent pas.
Le plat préféré est le fromage blanc aux noix qu'adorent également les astronautes américains qui ne l'ont pas au menu. Les Russes, en revanche, adorent le café américain.
Tous les astronautes ont des menus différents non seulement selon leurs préférences mais aussi selon leur pays. Si les cosmonautes russes ont au menu de la volaille à la noix de muscade et de l'esturgeon frais, les Chinois préfèrent le riz et le porc, les Japonais les sushis, une soupe aux nouilles et de la sauce soja, les Français quant à eux peuvent commander des truffes.
On essaye de satisfaire toutes les demandes des astronautes. Pourtant, quand un astronaute français a commandé un roquefort, le holding spatial russe (Roskosmos) a dû intervenir pour ne pas violer l’environnement biologique sur la station.
1/0,9/3,5
Telle est la proportion protéines, lipides, glucides pour un repas standard. Tout est minutieusement calculé à partir des indicateurs microbiologiques, jusqu'aux vitamines. Le nombre total de calories à consommer par jour est de 3.200 et il est nécessaire de manger quatre fois par jour.
De la nourriture spatiale sur Terre!
La nourriture spatiale est chère et son coût s'explique surtout par les frais de livraison sur l'ISS: de 5.000 à 7.000 dollars par kilo.
Pourtant, elle est également très coûteuse sur Terre, les hommes d'affaires ont vite compris qu'on pouvait en faire un business. Par exemple, en Russie, il existe des distributeurs dans lesquels il est possible d’acheter de petits tubes avec, par exemple, 100 grammes de soupe pour cinq euros environ.