Le Malawi n'y fait pas exception: 65 cas d'attaques, d'enlèvements ou d'assassinats d'albinos y ont été recensés depuis fin 2014, selon les données fournies par la police locale. Pour leur venir en aide, la justice locale a interdit à tous les sorciers et guérisseurs traditionnels d'exercer. Or, à elle seule, la mesure reste insuffisante. La croyance est bien enracinée dans l'esprit des populations et un vaste programme de sensibilisation s'impose.
Malawi Government protects albino https://t.co/YNmbyOsLW6 pic.twitter.com/XUgJ6GB0jZ
— Asambizi (@Asambiz) 6 mai 2016
Face à l'envergure du problème, les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme. Au printemps dernier, l'organisation a dépêché au Malawi Ikponwosa Ero, une experte indépendante elle-même albinos.
Sa conclusion fut la suivante: la situation des albinos "constitue une urgence, une crise inquiétante vu ses proportions. C'est un groupe en danger menacé de disparition méthodique si rien n'est fait pour mettre un terme aux atrocités".
Albinos mutilated in Malawi, activists call for action https://t.co/r3kVyPbLr0 #TOLAKNAJIB pic.twitter.com/svPlgepaZk
— Lulusan SRP (@kpgdsabah) 6 mai 2016
Et d'ajouter que même morts les albinos ne reposent pas en paix, leurs tombes étant profanées. Autre fait particulièrement inquiétant, les personnes atteintes d'albinisme avouent être surnommées "argent" par des passants et voisins.
Au Malawi, ils sont quelque 10.000 à souffrir d'albinisme, une particularité génétique héréditaire qui se traduit par l'absence de pigment dans la peau et dans les cheveux. Mais les attaques à l'encontre des albinos touchent aussi d'autres pays du continent africain, dont le Burundi, le Kenya, le Mali et la Tanzanie.
Some tribes in Tanzania, albinos are believed to be the ghost… pic.twitter.com/CWFw3JhwFK
— Living Nature (@living_naturee) 21 février 2016
Dans ce dernier pays, les organes des albinos sont vendus 400 dollars aux sorciers et guérisseurs. Selon les informations de l'AFP, depuis 2013, le nombre de crimes à l'encontre des albinos est monté en flèche. Et quoique la Tanzanie ait interdit la sorcellerie dès le début de 2015, les crimes se poursuivent. D'ailleurs, même les enfants sont dans le viseur: début mars, des hommes armés ont coupé la main d'un enfant albinos de six ans après l'avoir agressé. A la mi-février, un bébé de 18 mois a été enlevé avant d'être retrouvé amputé de ses jambes et de ses bras…