Les consulats européens ont durci leurs règles de traitement des demandes de visas pour les citoyens ukrainiens, a annoncé dimanche le journal ukrainien Vesti basé à Kiev.
Le journal cite à titre d'exemple l'histoire d'un jeune amateur de football de Lvov dont les parents se sont vu refuser leur visa Schengen, malgré le fait que ces personnes, qui s’étaient déjà rendues dans l'espace Schengen par le passé, aient déjà acheté des billets pour l'Euro 2016, des billets d'avion et aient aussi réservé leur hôtel.
Les Ukrainiens se plaignent aussi des consulats de Pologne et de Hongrie qui sont devenus "très exigeants", réclament des documents supplémentaires et rejettent les demandes aussi souvent que les consulats français sous le prétexte que "l'objet du séjour n'a pas été bien justifié", s'indigne le journal ukrainien.
Varsovie se méfie des Ukrainiens qui soumettent beaucoup de papiers faux ou profitent des visas d'entrée polonais pour aller chercher du travail dans d'autres pays européens moins accessibles, estime Piotr Pasiecznik, représentant du fonds de promotion des programmes internationaux de l'Onu en Pologne, cité par le journal ukrainien.
Le nombre de refus de visas pour les demandes déposées par les Ukrainiens a doublé pour représenter 3,4% en 2016 contre 1,7% en 2014, précise Vesti se référant aux données de la Commission européenne. Or le nombre de refus de visas supérieur à 2% signifierait que les pays de l'espace Schengen souhaitent éviter la montée du flux des réfugiés en provenance d'Ukraine, d'après le journal.
"Les consuls à Vinnitsa vérifient soigneusement les justificatifs sur les revenus des demandeurs, qui s'avèrent souvent être des faux", a expliqué M.Pasiecznik.
L'Ukraine attend depuis longtemps l'introduction des échanges sans visas avec l'Europe mais l'abrogation des visas entre l'Union européenne et l'Ukraine n'est pas pour demain. Selon le journal Die Welt, l'Allemagne redoute la suppression des visas pour l'Ukraine, la Géorgie et le Kosovo par crainte de voir affluer des gangs de voleurs. Berlin prône donc l'adoption d'un amendement spécial qui permettrait d'annuler le régime sans visas pour certains pays membres de l'UE. La France soutient cette idée allemande. La Belgique se dit aussi hostile à l'idée d'abroger les visas européens pour l'Ukraine, ainsi que pour la Turquie, la Géorgie et la république autoproclamée du Kosovo.