Nadejda Savtchenko est devenue en Ukraine un véritable porte-étendard, a estimé vendredi Vadim Rabinovitch, parlementaire et homme d'affaires ukrainien dans une interview accordée à la chaîne de télévision "112 Ukraïna".
"A présent, tous doivent compter avec Mme Savtchenko, qui devient une Margaret Thatcher de la politique ukrainienne (…) A mon avis, elle figure aujourd'hui parmi les candidats les plus sérieux à la présidence de l'Ukraine, qui pourra consolider tous les patriotes", a déclaré l'opposant.
Il a tout particulièrement retenu l'"excellent" état physique et psychologique de Nadejda Savtchenko.
"Après deux ans de grèves régulières de la faim sèche, elle n'a pas maigri et se trouve toujours en excellente forme physique. Magnifique oratrice, sa réaction est surprenante et elle répond rapidement à toute question", a relevé l'homme d'affaires.
Selon ce dernier, Ioulia Timochenko, chef de l'Union panukrainienne Batkivchtchina ("Patrie"), le bloc dont Mme Savtchenko fait partie à la Rada, devrait apprendre à être la deuxième, après la nouvelle leader nationale.
"Si l'ex-première ministre ukrainienne s'y résigne, elle restera en politique et ira loin sur les épaules de Mme Savtchenko. Sinon, pour Mme Timochenko, ce sera un suicide politique", a prévenu M.Rabinovitch.
En mars dernier, la justice russe avait condamné Nadejda Savtchenko à 22 ans de prison ferme pour complicité dans le meurtre des journalistes russes Igor Korneliouk et Anton Volochine. Le président russe Vladimir Poutine avait gracié l'intéressée à la demande des parents des victimes. Le 25 mai, Nadejda Savtchenko — qualifiée de "Jeanne d'Arc" par les médias français — était revenue à Kiev après avoir été échangée contre deux Russes arrêtés dans le Donbass par des militaires ukrainiens.
A son retour à l'aéroport de Kiev, le 25 mai, la militaire graciée en Russie a refusé ostensiblement les fleurs que lui offrait Ioulia Timochenko.
Par ailleurs, Mme Savtchenko a proposé son premier projet de loi en qualité de députée de la Rada suprême. Ce document prévoit l'annulation de la loi sur le système judiciaire et le statut des juges en Ukraine, promulguée par le président du pays Piotr Porochenko.