Une nouvelle loi votée en avril oblige à mettre en ligne les notices qui portent sur "des sujets liés, de manière directe ou indirecte, au débat électoral".
Cette innovation permet notamment d'aller voir la différence entre le "brut" et le "redressé", soit entre ce que l'échantillon de personnes sondées a déclaré et ce qui est plus probablement la réalité, en fonction de la région et du type de personnes visées.
Cet effet de sous-déclaration avait été particulièrement discuté en 2002, quand à la surprise générale, y compris des sondeurs, Jean-Marie Le Pen était passé devant Lionel Jospin et avait ainsi décroché sa présence au second tour de l'élection présidentielle. De nombreux commentateurs politiques avaient alors expliqué que les sympathisants du FN se sentaient "honteux" d'avouer aux sondeurs leurs préférences, selon le site Slate.
Cette époque semble révolue puisque aujourd'hui, les notices des sondages n'indiquent qu'une différence minime entre le brut et le redressé, différence comparable en proportion à celles des autres partis.
Ainsi, globalement, la "spécificité frontiste" que l'on pouvait repérer dans les sondages a presque disparu. Slate note que c'est la stratégie de dédiabolisation du FN et la montée en puissance du parti qui pourraient en être un des principaux facteurs.
Il existe également une raison technique à cela. Aujourd'hui les sondages se font surtout via Internet, ce qui diminue cet "effet de honte" que les sondés peuvent ressentir lorsqu'ils doivent annoncer leur choix en face-à-face.